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                                                            SUITE (3) ET FIN... DU VOYAGE AU PEROU (JUIN 1981)
 

Samedi 20 juin 1981

Nous partons vers 7H30 pour l'île BALLESTAS, dans la baie de PARACAS, à une heure de bateau.


 
 

En quittant la côte nous voyons le fameux chandelier dessiné par terre, sur le rebord du plateau, donc en pente et visible de la mer et non seulement du ciel. Preuve que les péruviens et leurs ancêtres sont vraiment des artistes. Le chandelier est très bien entretenu, nous sommes à 200 km au nord de NAZCA.
 
 


 

Des milliers d'oiseaux de toutes sortes, mouettes, pélicans et des phoques, des manchots vivent là. Sur l'île, où il est interdit de descendre, le guano est exploité, il y règne une forte odeur. Nous voyons aussi des pêcheurs de perles d'huîtres avec leur vieux scaphandre, cela fait un peu désuet et sale. Nous revenons sur la côte à 12H.
 
 
 

Nous déjeunons d'un beefsteack de tortue. La viande est bonne, un peu sucrée comme la viande de cheval, mais avec moins de goût.

L'après-midi nous allons voir la côte de l'océan pacifique, à 2 km du centre ville. Il y avait, dans les année 1940, une belle station balnéaire, maintenant en pleine décrépitude. Hôtels luxueux en ruine, bancs sur la promenade cassés, ça respire un luxe passé et perdu, à une époque où sans doute il y avait de l'argent.
 

Dimanche 21 juin 1981

Nous prenons le bus pour LIMA à 10 H. Il ne fait pas beau, il brouillasse même. Nous arrivons à LIMA à 14H. Il y a beaucoup de gens dans les rues, mais les magasins sont fermés, il n'y a pas non plus de vendeurs ambulants. Nous flânons dans les rues de LIMA sans avoir le temps d'aller à la plage.

Place des Armes, le cardinal de LIMA fait une messe dans la cathédrale, ce qui nous permet de la visiter. Prières de ferveur et fanatisme des prêtres qui gueulent dans leurs micros. Nous dînons d'une soupe et d'une omelette avant de retourner à l'arrêt de bus pour 20H en attendant le départ. Cette journée serait sans intérêt particulier si ce n'est ces joueurs d'échecs qui jouent dans la rue, près de la place où nous attendons notre car. Ils sont nombreux et très concentrés ; on dirait qu'ils vont y passer la nuit. Nous, nous allons la passer dans le car ! Il faut gagner un peu de temps.
 

Lundi 22 juin 1981


 
 
 
 
 
 

Nous arrivons à HUARAZ à 6H du matin. Nous sommes au Nord de LIMA, en direction des Andes Blanches. Nous montons au mirador de RATAQUENUA. Nous sommes à 3 500 m d'altitude, il y a des paysages magnifiques et grandioses, ce qui permet aux guides de parler de "Suisse péruvienne" ce que je trouve un peu exagéré.
 
 
 
 
 
 
 


 
 

Nous faisons une excellente marche toute l'après-midi dans ce décor magnifique de montagnes à 6000 m d'altitude.
 
 
 
 
 


 
 

Le marché.
 
 
 
 
 
 
 

Repos dans la chambre et douche.  (Notre circuit au Nord du Perou)
 
 

Mardi 23 juin 1981

Lever à 8H, pas de douche car l'eau est désespérément froide. Départ à 10H30 pour CHAVIN.


 
 

Nous déjeunons dans le bus de bananes, pain et coca. Le bus passe devant la LAGUNA QUEROCODA à 56 km de HUARAZ, et à 3 600 m d'alt. La piste n'est pas toujours très bonne. Les paysages sont splendides avec le glacier au-dessus du petit lac.
 
 
 

La piste devient de plus en plus accidentée, notamment après le tunnel avant de descendre sur CHAVIN.
 


 

Ah, ce tunnel ! Il est plein d'eau dans de grandes ornières, à 4 500 m d'altitude, d'après notre altimètre. Nous sommes à la première place dans le bus, juste devant à côté du chauffeur qui est sympa. La descente sur CHAVIN est assez impressionnante avec les lacets de la piste, la mosaïque de champs en terrasse sur la face opposée de la vallée, le ravin en contre bas, un car qui y a fait quelques tonneaux...
 


 

Nous arrivons vers 15 H à CHAVIN pour chercher un hôtel ; le choix est vite fait, il n'y en a qu'un ! Il est franchement dégueulasse, les chambres sont horribles, pas de carreaux aux fenêtres, pas de draps, quelques vieilles couvertures traînent ici et là, les W-C sont sur le palier et il faut amener son broc d'eau. Le moral en prend un coup…
 
 

Nous dînons à 18H d'une omelette et du riz, là encore on ne choisit rien ! Le tenancier de cet espèce de restaurant a choisi pour nous, c'est le menu unique composé d'un plat unique. De beaux palmiers poussent sur la place de CHAVIN, il doit y faire doux bien que nous soyons à 3 200 m d'altitude. J'achète une pierre sculptée par un gamin. La nuit venue, nous nous promenons dans la ville, les habitants font un feu de paille, d'autres feux sont visibles partout dans la montagne environnante, est-ce pour la St. Jean ?
 


 

J'accompagne Mireille aux W-C, dont la porte ne ferme pas, de notre résidence trois étoiles, je cale une chaise derrière la porte de notre chambre qui ne ferme pas non plus, mais nous avons droit à la lumière électrique à la lampe du plafond dont l'interrupteur est accessible en montant sur une chaise.
 
 
 

Sans nous déshabiller, nous nous couchons à 8H, je garde précieusement ma ceinture contenant notre argent et nos passeports sur moi, de bizarres idées me trottent dans la tête…

Il faut bien le dire, nous ne sommes pas très rassurés, les deux gringos !
 

Mercredi 24 juin 1981

Ce matin à 7H nous sommes à l'entrée des ruines ! Les ouvriers nous disent d'attendre l'ouverture, mais nous leur répondons que nous paierons en sortant et entrons immédiatement.


 
 

Les ruines sont vastes, une grande cour carrée est dominée par le "CASTILLO" composé de deux terrasses et dont l'entrée est faite d'une porte à colonnes rondes sculptées. Ce devait être grandiose et riche en son temps.
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 

Dans le souterrain nous admirons de nombreuses roches sculptées représentant des têtes de dragons, et surtout le fabuleux monolithe de 4,6 mètres de haut dit "LE LANZON". De nombreuses galeries souterraines, avec leur système d'aération, datant de 1 000 ans avec J.C truffent la montagne. Nous restons deux heures dans ce site extraordinaire et si peu visité, il est vrai que nous sommes ce jour assez matinaux.
 
 
 
 
 
 
 

Nous prenons le bus de 10H pour faire en sens inverse cette piste, très étroite et montagneuse,  aux paysages magnifiques. Après le déjeuner, dans un troquet à CATAC, nous retrouvons une route goudronnée. Faute de provision, et contrairement à notre habitude, nous déjeunons dans le creux de la main, de farine de maïs mélangée à des œufs et du sucre, le tout enroulé dans des feuilles de maïs cuites sur la braise. C'est un peu étouffe chrétien…

Durant le repas, nous pouvons voir l'emploi du temps d'un élève à l'école du village : histoire universelle du Pérou, grammaire, mathématiques, enseignement religieux, enseignement militaire et langage.
Nous arrivons à HUARAZ après 4 H de route et de piste.


 
 
 

Nous prenons immédiatement une chambre d'hôtel puis allons visiter le musée municipal où il y a beaucoup de têtes sculptées. Ils ont dû prendre tout ce qu'il y avait à l'extérieur de CHAVIN…
 
 
 
 


 
 
 

Puis nous visitons le petit musée du Père AUGUSTO SOCIANO INFANTE, sans grand intérêt : il n'existe pas de musée et le jardin est à l'abandon comme les têtes sculptées qui y sont présentées. C'est vraiment dommage.
 
 
 
 

Les rues sont assez animées, comme le marché avec ces éternels pauvres paysans qui viennent vendre leurs fruits et légumes bien en tas sur une toile à même la terre pour une bouchée de pain.
 

Jeudi 25 juin 1981

Nous devons nous lever à 7H pour prendre le bus à destination de YUNGAYoù nous voulons voir la LAGUNA LLANGAMMO. Nous louons finalement un pick-up DATSUN  et montons sur la plate forme arrière qui a quand même des ridelles, heureusement. La piste est très accidentée, ça secoue terriblement, nous nous cramponnons  comme nous pouvons aux ridelles. On entend des coups de dynamite sur la piste, un bulldozer manœuvre… Le paysage est splendide.

Nous passons au pied du HUASCARAN dont nous ne voyons pas le sommet car les parois sont beaucoup trop à pic. Le petit village de YUNGAY ancien a été complètement rasé en 1970 par une coulée de boue due à un éboulement de la montagne dans le lac ; nous pouvons difficilement l'imaginer.

Le décor est grandiose. En haut, deux petits lacs de glaciers sont d'un bleu … d'un vert, c'est d'une fraîcheur extraordinaire. Les glaciers ne sont pas loin, nous sommes à 3 800 m d'altitude. Puis nous partons pour CARAZ à environ 30 mn de piste. Nous nous reposons jusqu'à 16H30 en admirant les magnifiques montagnes. Nous marchons encore une heure avec notre sac à dos dans le village et admirons le soleil couchant sur ces belles montagnes.  (Notre circuit au Nord du Perou)

Vers 23H nous prenons le bus qui nous emmène à CHIMBOTE au bord du Pacifique. Mais dans le bus il y a un problème de place ; une indienne est à ma place et ne veut pas en partir, elles sont une vingtaine dans ce cas, et la mienne ne veut rien savoir. Je m'assois malgré tout ; une fesse entre deux sièges et l'autre fesse sur son genoux. Toute la nuit de voyage comme ça, quel souvenir !

Presque vingt ans après, je me souviens encore de l'odeur de cette pauvre indienne, qui n'y était pour rien, le transporteur ayant vendu ses places en "sur-réservation" comme le font aujourd'hui la SNCF et les compagnies aériennes.
 

Vendredi 26 juin 1981

La nuit a été longue et le voyage pénible, fatiguant. Tout le voyage s'est passé sur les pistes parfois sinueuses, avec des virages serrés, de nombreux tunnels dans lesquels la vitesse du bus était fortement ralentie. Au petit matin les gorges du PATO que nous traversons semblent profondes et étroites, c'est dommage que nous y passions alors qu'il fait encore nuit. Nous arrivons à CHIMBOTE vers 5H15, là nous prenons un bus pour TRUJILLO dès 6H, celui-ci est beaucoup plus confortable. Nous arrivons à TRUJILLO dès 8H. Nous cherchons tout de suite un hôtel. Nous passons notre matinée à changer de l'argent et acheter nos places de bus pour notre retour sur LIMA.

L'après-midi nous allons voir la HUACA DEL DRAGON, espèce de temple de l'arc en ciel, en terre, datant du 14ème siècle, et assez remarquablement conservé malgré le matériaux fragile. C'est vrai qu'il ne pleut jamais ici. Nous revenons à TRUJILLO, visiter  le musée archéologique.
 

Samedi 27 juin 1981
 


 
 
 
 

Nous quittons l'hôtel vers 9H pour visiter les ruines de CHAN-CHAN. Nous ne visitons que le palais TSCUDI, assez bien restauré, avec sa grande place des cérémonies.
 
 
 
 


 
 
 
 

Très beaux bas reliefs (poissons, filets de pèche en losange, vagues, etc.).
 


 
 
 
 
 
 
 

Nous rencontrons un surveillant du site qui parle français ; c'est un artiste qui fait de la reproduction sur planche de bois, comme GUTHENBERG. Rendez-vous est pris pour demain matin à 8H sur la place des Armes pour aller ensemble à la pyramide du Soleil et de la Lune. Nous repartons  de CHAN-CHAN vers 12H30 en faisant du stop et allons à HUANCHACO, petit village de pêcheurs, à 10 km de TRUJILLO. Les pêcheurs vont sur de minuscules barques de roseaux, assis à cheval ou à genoux dessus. C'est très rudimentaire.

Nous déjeunons de poisson et de calamars puis nous nous promenons sur la plage le long du Pacifique.
 


 
 

A la nuit tombante les pêcheurs mettent leurs filets dans la baie, je fais une photo de leurs barques avec le soleil couchant. C'est très intéressant de les voir manœuvrer avec leurs petits esquifs de roseaux sur ces grosses vagues du Pacifique.
 
 
 
 
 
 

Dimanche 28 juin 1981

Nous avons rendez-vous avec José à 8H précises. Il nous emmène aux pyramides de la Lune et du Soleil en minibus. En descendant du bus, dans un quartier très populaire, nous nous faisons attaquer devant une pharmacie par deux péruviens qui s'en prennent à José marchant devant nous, les mains dans les poches. Les deux voyous croient qu'il a notre argent, l'un le prend par derrière et l'étrangle avec sont bras pendant que le second lui fait les poches. J'interviens immédiatement pour étrangler de la même façon le premier type. Je tiens fort, je serre… Voyant ça, le second "s'enfuit" sans courir. Une foule de péruvien nous entoure, je prend conscience que nous sommes les seuls gringos ici, et que ça pourrait peut-être mal tourner pour moi. Les deux gringos n'en mènent pas large en cet instant précis ! J'ai l'impression que l'on va se faire lyncher, j'ai peur. Je lâche prise et le second péruvien s'en va nonchalamment… La police a été appelée, elle arrive deux minutes plus tard. Nos agresseurs ne seront pas inquiétés le moins du monde, ils sont connus, ce sont les fils de deux notables de la ville qui s'occupent pour se faire un peu d'argent de poche. Faut bien vivre, non ? Nous sortons de cette mésaventure sans aucun dégât, mais avec beaucoup d'émotions, c'est déjà bien.


 
 
 

Les pyramides sont en ruines, elles ne sont pas gardées, ni surveillées. Tout autour, à leur pieds, des trous ont été faits par les pilleurs de trésor… Le gouvernement ne fait rien pour empêcher ça, c'est scandaleux. Dans quelques années il ne restera plus rien du tout si aucune mesure sérieuse et urgente n'est prise.
 
 
 
 
 
 
 

Puis nous allons chez José où il nous montre son travail artistique très intéressant qui consiste en la reproduction exacte de bas reliefs de la  HUACA ESMERALDA, avec des poissons et  des filets. Nous repartons vers 13 H après avoir pris une photo de lui dans son atelier. Beaucoup de gamins veulent nous vendre des colliers et des pierres.
 
 

Lundi 29 juin 1981

Nous prenons le bus pour HUANCHACO et nous arrêtons à CHAN-CHAN voir les ruines à droite de la route, elles sont libres d'accès. Il y a aussi des traces nombreuses de pilleurs de trésor. Nous recherchons des bas reliefs que José nous a montré en photo hier, mais ne trouvons rien. Le site est en piteux états… Peut-être ont-ils été enterrés dans le sable pour être protégés de pilleurs et des intempéries ? Il y a la fête de St PEDRO, le St Patron de pêcheurs et de la ville, avec fanfare, tournoi de football, bref un peu d'animation.

Nous y restons une partie de l'après-midi puis allons sur la plage jusqu'à 17H. Nous rentrons à l'hôtel récupérer nos sacs à dos, et discutons avec trois gamines avant de prendre le bus à 21 H en direction de LIMA. Vers 2H du matin, le bus s'arrête. Il y a un problème de freinage. Durant une heure le chauffeur s'emploie à casser au marteau un tambour de frein qui est bloqué. Puis 30 km plus loin, même problème avec l'autre roue arrière…
Arriverons nous en bon état à LIMA ?
 

Mardi 30 juin 1981

Nous allons voir la baie de LIMA, juste au nord du port. Il y a peu de monde et l'odeur est plutôt nauséabonde. Nous déjeunons d'un cébiche de calamar, d'Arroz Chauffa aux coquillages et de poulet. Nous revenons vers 16H à l'office du tourisme voir une exposition d'artisanat. Nous passons une partie de notre journée dans LIMA à essayer de connaître l'heure de départ de notre avion...
 

Mercredi 1er juillet 1981

Nous quittons l'hôtel vers 10H après avoir téléphoner à l'agence qui ne connaît toujours pas l'heure de départ du charter pour Paris. Nous devrons téléphoner à 15H pour avoir un peu plus de précisions. En attendant nous allons visiter le musée de l'art, près du palais de justice. C'est un grand musée, les tableaux sont très mal présentés, à contre jour.


 

Il y a quelques poteries intéressantes et surtout des toiles (linceuls) retrouvées à PARACAS datant de 2 000 ans et dans un excellent état avec de belles couleurs. Puis nous visiter la riche maison où il y a le ministère des affaires étrangères (CASA TORRE TAGLE) ; nous visitons également la maison de l'inquisition assez intéressante avec toutes les salles et instruments de torture. Nous renonçons à aller au marché, il y a trop de monde, l'endroit est très populaire, et nous craignons quelques désagréments.
 
 
 
 

Nous attendons à l'aéroport toute la nuit notre charter qui n'arrivera que le lendemain matin. Cela me vaccine sérieusement contre les charters, les prochains voyages se feront sur des lignes régulières.

Dans le métro à Paris, des gens me bousculent dans une rame, sont-ils en train de me faire les poches ?

Malgré toutes les indélicatesses que nous avons subies au Pérou, j'en garde un excellent souvenir et suis prêt à y retourner...

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