Poème de Août 2010C'est ça la mort
Je suis debout au bord la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.Quelqu'un, à côté de moi, dit : "Il est parti ?"
Parti vers où ? Parti de mon regard, c'est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter se charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.Et juste au moment où quelqu'un, auprès de moi, dit "Il est parti",
Il y en a d'autres qui, le voyant pointer à l'horizon et venir vers eux, disent : "Le voilà"C'est ça la mort...William Blake
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Poème de juillet 2010
Le budget devrait être équilibré,
les finances publiques devraient être comblées,
la dette publique devrait être réduite,
l'arrogance de l'administration devrait être abolie et contrôlée
et l'aide aux pays étrangers devrait être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite.
Les gens doivent encore apprendre à travailler, au lieu de vivre sur l'aide publique.
Cicéron - 55 avant Jésus Christ
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Poème de juin 2010
Le passé simple
Dieu ordonna à David de guetter... et David Guetta
Dieu ordonna à Hélène de s'égarer... et Hélène Ségara
Dieu ordonna à Thierry d'en rire... et Thierry Henry
Dieu ordonna à Bruce de lire ... et Bruce Lee
Dieu ordonna au Coca de coller... et le Coca-Cola
Enfin, Dieu ordonna à Carla de bronzer... et Carla Bruni.Anonyme
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Poème de mai 2010
LE BATEAU IVRE
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et de vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer...
Arthur Rimbaud,
(copie faite par Verlaine, septembre- octobre 1871, première publication 2 septembre 1883)_____________________________________________________________________________________________________
Poème d'avril 2010
Lorsque l’on a vingt ans,
Que l’on est plein de sang,
Que l’on veut tout connaître.
Qu’on se croit le milieu,
D’un monde merveilleux,
Où l’on a qu’à paraître
Et qu’on se moque alors
Du tonton qui s’endort
Au repas de famille
En ne soupçonnant pas
Lorsqu’en vous, tout brasille,
Qu’un jour vous en serez là !La retraite, la retraite,
A vingt ans, l’on n’en parle pas&
La retraite, la retraite,
Et même, l’on n’y pense pas&Lorsqu’on a quarante ans,
Des titres, de l’argent,
Que l’on se sait un maître,
L’on voudrait bien, parfois
S’échapper dans les bois,
Quelques jours disparaître.
Mais dans le tourbillon,
Même avec les millions
De la force de l’âge,
Malgré tous les moyens,
Pris dans les engrenages,
Des loisirs, l’on n’a rien !La retraite, la retraite&
Alors, l’on en profiterait
La retraite, la retraite&
Si l’on n’avait tant d’intérêts.Lorsqu’on a soixante ans,
Un peu plus, un peu moins,
Suivant l’emploi, la place,
Qu’alors, on aurait droit,
De courir dans les bois,
C’est l’âge des grimaces&
L’on n’y voit plus beaucoup,
L’on a mal au genou,
De plus, d’antan, les rêves,
Caressés si longtemps,
Quand parfois ils se lèvent
Tombent au premier vent !La retraite, la retraite&
On l’attendra toute une vie
La retraite, la retraite&
Elle vient qu’en s’en va l’envie.Certains, l’ayant top tôt,
Aimant trop le boulot,
Cherchent des suppléances.
D’autres, les "temps complets",
Malgré tous leur projets,
Sont en déficience.
Mais tous, vainqueurs ou vaincus,
La vie qu’ils ont vécue,
Leur paraît sans pareille,
Et les mauvais moments,
Deviennent des merveilles,
Avec l’éloignement !La retraite, la retraite&
Réclamée à tous les échos,
La retraite, la retraite&
Elle n'arrive jamais assez tôt !
José Dhers, poète commingeois
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Poème de mars 2010
Le corbeau et le renard (version stéphanoise en Gaga)
Au bois de l'Agneau y 'avait un foulatra de corbac noir
comme un grêle qu'avait grapillé sur un fayard
qu'était caffi de babets.Par devant son jabot y tenait un frometon plein d'artisons
qu'il avait dû groumeter à la Jeanne de la Roche Bréas
ou à quelqu'un de par-là, par traviole milapia.La fourme, elle fouettait tellement
qu'un renardeau qui faisait son viron depuis la Plantation
en avait les babines toutes retroussées
et les naseaux qui faisaient la bamboche.Alors y z'attaquent une piaillée.
« Aïe tais belet, fouyaya mais t'es franc joli
que t'as mis ta roupianne des dimanches.
Je vais pas aquiger, mais si t'as la babine aussi bien pendue
que t'es beau comme un litre,
les autres y vont te nominer le champion des rapetarets de St Jean. »Quand il entend ça, le mâchuré à plumes y se sent plus,
il devient tout bayard, il a les quinquets tout gonfles ;
brèfles voila-t-y pas qu'y prend la grosse tête.
Alors y courle un grand bol d'air et il ouvre tout grand
son caquet pour beurler quèque connerie.Et vlan v'la le calandos qui débaroule par les barabans, milachi !
Le rouquin à poils zieutait et il attendait que ça, le marcou.
Y saute sur la tomme et y s'en met une pleine ventrée.
Une fois qu'il est coufle, y reprend le crachoir et y dit
à l'autre marque mal qu'en est tout badourla :
« Pauvre balot, écoute moi rien que, quand tu broges un tant soit peu,
tu te dis qu'y aura toujours des faramelans qui viendront te cancorner
pour tâcher moyen de te piquer tes yas ou pour chicoter dans ton gandeau.
C'est pas la peine de tauner ; ce que je viens de te piailler,
ça valait bien une goinfrée, pas ?Alors mainant que t'es éjaillé, fais pas la bobe et mefiate.
Allez sans adieu, grand bayaillet !
Traduction libre et anonyme
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Poème de février 2010
La tête, le cœur et les couilles
Le corps humain est un royaume où chaque organe veut être le roi
Il y a chez l'homme trois leaders qui essayent d'imposer leur loi
Cette lutte permanente est la plus grosse source d'embrouilles
Elle oppose depuis toujours la tête, le cœur et les couillesQue les demoiselles nous excusent si on fait des trucs chelous
Si un jour on est des agneaux et qu'le lendemain on est des loups
C'est à cause de c'combat qui s'agite dans notre corps
La tête, le cœur, les couilles discutent mais ils sont jamais d'accord
Mon cœur est une vraie éponge, toujours prêt à s'ouvrir
Mais ma tête est un soldat qui s'laisse rarement attendrir
Mes couilles sont motivées, elles aimeraient bien pé-cho cette brune
Mais y en a une qui veut pas ! Putain ! Ma tête me casse les burnes !
Ma tête a dit à mon cœur qu'elle s'en battait les couilles
Si mes couilles avaient mal au cœur et qu'ça créait des embrouilles
Mais mes couilles ont entendu et disent à ma tête qu'elle a pas d'cœur
Et comme mon cœur n'a pas d'couilles, ma tête n'est pas prête d'avoir peur
Moi mes couilles sont tête-en-l'air et ont un cœur d'artichaut
Et quand mon cœur perd la tête, mes couilles restent bien au chaud
Et si ma tête part en couilles, pour mon cœur c'est la défaite
J'connais cette histoire par cœur, elle n'a ni queue ni tête
Moi les femmes j'les crains, autant qu'je suis fou d'elles
Vous comprenez maintenant pourquoi chez moi c'est un sacré bordel
J'ai pas trouvé la solution, ça fait un moment qu'je fouille
Je resterai sous l'contrôle d'ma tête, mon cœur et mes couilles.Grand Corps Malade
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"Poème" de janvier 2010
Il n'existe pas de chemin qui mène au bonheur,
Le bonheur, c'est le chemin.Blaise Hofmann dans "Estive" p36 Editions Zoé
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Poème de décembre 2009
Le lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux."" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit."" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
Alphonse de Lamartine
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Poème de novembre 2009
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nomSur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nomSur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nomSur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nomSur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nomSur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nomSur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nomSur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nomSur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nomSur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nomSur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nomSur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nomSur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nomSur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nomSur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nomSur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nomSur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nomSur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nomEt par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
LibertéPaul Eluard
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Poème d'octobre 2009L'emploi du pronom indéfini...
Il était une fois quatre individus qu'on appelait
Tout le monde - Quelqu'un - Chacun - et Personne.
Il y avait un important travail à faire,
Et on a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait.
Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait&
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire.
Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place&
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un,
Généralement on ne trouve Personne !
Anonyme_____________________________________________________________________________________________________
Poème de septembre 2009
PARFUM EXOTIQUE
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'il par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers .
Charles Baudelaire, "Spleen et Idéal", les fleurs du mal , 1857_____________________________________________________________________________________________________
Poème de juin 2009L'OURS POLAIRE
Moi, l'ours polaire,
Sur ma banquise
Qui fond et s'enlise,
Mon existence est précaire !Moi, le solitaire,
Le sol se subtilise
Sous mes pattes surprises.
Me voilà tributaire !Moi et mes compères,
Avions notre terre promise,
Mais des humains l'ont prise,
Ils se nomment "dignitaires" !Les deux pattes propriétaires,
Font des expertises
De ma glace acquise
Fuyante sous ma voûte plantaire !De soi-disant humanitaires,
Qui se formalisent
Qui se mobilisent
Mais ne sont que vacataires !Je suis le dépositaire
Et j'immortalise
De l'humain la bêtise
A l'échelle planétaire !
Lili-la-Rebelle
extrait de son blog: http://lili-la-rebelle.over-blog.com/article-22336764-6.html
Poème de mai 2009ALBUMS
On m'a dit la vie au Far West et les Prairies,
Et mon sang a gémi : " Que voilà ma patrie ! "
Déclassé du vieux monde, être sans foi ni loi,
Desperado, là-bas, là-bas, je serai roi !
Oh là-bas, m'y scalper de mon cerveau d'Europe !
Piaffer, redevenir une vierge antilope,
Sans littérature, un gars de proie, citoyen
Du hasard et sifflant l'argot californien !
Un colon vague et pur, éleveur, architecte,
Chasseur, pêcheur, joueur au-dessus des Pandectes !
Entre la mer et les Etats Mormons ! Des venaisons
Et du whisky ! vêtu de cuir, et le gazon
Des prairies pour lit , et des ciels des premiers âges
Riches comme des corbeilles de mariage !
Et puis quoi ? De bivouac en bivouac, et la Loi
De Lynch ; et aujourd'hui des diamants bruts aux doigts.
Et ce soir nuit de jeu, et demain la refuite
Par la prairie et vers la folie des pépites !
Et, devenu vieux, la ferme au soleil levant,
Une vache laitière et des petits-enfants...
Et, comme je dessine au besoin, à l'entrée
Je mettrais : "Tatoueur des bras de la contrée ! "
Et voilà. Et puis si mon grand cur de Paris
Me revenait chantant : " Oh ! pas encore guéri !
Et ta postérité, pas pour longtemps coureuse !
Et si ton vol, Condor des montagnes Rocheuses,
Me montrait l'Infini ennemi du confort,
Eh bien, j'inventerais un culte d'âge d'or,
Un code social, empirique et mystique,
Pour des Peuples Pasteurs modernes et védiques !
Oh ! qu'ils sont beaux les feux de paille ! qu'ils sont fous
Les albums ! et non incassables , mes joujoux !
J. Laforgue , Des fleurs de bonne volonté , XIX , 1890
Poème d'avril 2009Seigneur, nous venons vers toi aujourd'hui pour te demander pardon et pour te demander de nous guider.
Nous savons que ta Parole nous dit :
" Malheur à ceux qui appellent bien ce qui est mal " et c'est exactement ce que nous avons fait.
Nous avons perdu notre équilibre spirituel et nous avons renversé nos valeurs.
Nous avons exploité le pauvre et nous appelons cela " La loterie ".
Nous avons récompensé la paresse et nous avons appelé cela " L'aide sociale ".
Nous avons tué nos enfants pas encore nés et nous avons appelé ça " Le libre choix ".
Nous avons abattu des avorteurs et nous avons appelé ça " La justice ".
Nous avons négligé de discipliner nos enfants et nous avons appelé ça " Développer leur estime de soi. "
Nous avons abusé du pouvoir et nous avons appelé ça " La politique. "
Nous avons convoité les biens de nos voisins et nous avons appelé ça "Avoir de l'ambition."
Nous avons pollué les ondes radio et télé avec la grossièreté et la pornographie et nous avons appelé ça "Liberté d'expression".
Nous avons ridiculisé les valeurs établies depuis longtemps de nos ancêtres et avons appelé ça " Les Lumières".
Ô Dieu, sonde notre coeur; purifie-nous et libère- nous de nos péchés.
Prière du pasteur Joe Wright pour l'ouverture de la session au Sénat du Kansas,
Poème de mars 2009Tous les matins...
Tous les matins mélanger
Deux décilitres de patience,
Une tasse de bonté,
Une pincée d'espoir.
Ajouter
Deux poignées de tolérance,
Un paquet de prudence,
Quelques brins de sympathie,
Une poignée d'humilité,
Une grande mesure de bonne humeur !
Assaisonnez avec beaucoup de bon sens.
Laissez infuser et vous obtiendrez...
Une bonne journée !
Doublez les doses
Si vous sentez la moutarde, au nez, vous monter !
Anonyme
Poème de février 2009
Aux Mineurs
La lampe du mineur
Je la connais par coeur
Elle a su m'éclairer
Trente longues années.
Tout au fond de la mine
C'était pire qu'à l'usine
Jouer à qui perd gagne
Vraiment c'était le bagne !Parmi les galeries
Ils chantent, ils pleurent, ils rient
Mais pour gagner leur pain
Ce sont tous des copains !
Croyez-vous qu'ils soient fiers,
perdus dans la poussière,
Quand leurs poumons tout roses
Font plein de silicose ?Les mineurs ont arraché
Du charbon et des rochers
S'ils étaient de joyeux drilles
Pour faire vivre leur famille
Ils bravaient allègrement
Le grisou, les éboulements
Et trouvaient plaisir divin
Dans la chique et dans le vin
Mais ne laissaient pas autrui
Ce travail... c'était leur fruit !Ils étaient beaux à voir
Quand ils étaient tout noirs
On n'voyait que leurs yeux
Qui contemplaient les cieux.
Sachant bien que leur femme
Ont prié pour leur âme
Les j'vous salue Marie
Protégeaient leurs maris.Saint-Etienne, ville noire
Faisait pitié à voir
Les camions de charbon...
Au grenier les jambons.
Mais soi-dit au passage
Y'avait moins de chômage
C'était moins dramatique
Y'avait plein de musique !
Charles Durantin extrait de "Mes poèmes, mon moulin"
Pour écouter l'auteur dire son poème cliquer ici
Poème de janvier 2009
L'Homme.
Ta plus noble conquête ?
Devine, devineRemplis ta chambre de butins
Amasse des pépites
Entasse les vins qui promettent
Tu seras pauvre !
Devine, devineCours les continents, survole, souviens-toi,
Le Baïkal, l'Amazone, les fumées d'acier du Rhin,
Bronx, Manhattan et ses faux Capitoles,
Les Bengales de Naples, Rio, Bahia, Grenade,
Tolède, et ces villes mongoles cernées de boues blondes
Devine, devineCourir ne sert à rien
Les banlieues sont faciles
Amasse en toi les feux de l'amitié
Fuis Narcisse ses miroirs se fêlent.
La plus noble conquête de l'homme
Devine, devineLa plus noble conquête de l'homme
C'est toi, c'est moi, c'est nous
C'est l'Homme !
Jean LURCAT (Extrait de " Mes Domaines " - 1958)
Poème de décembre 2008
Les Bateaux
Les bateaux vont où le vent les mène ;
S'il survient une tempête, le bateau coule.
Les âmes des navigateurs voguent de même dans les airs
Ainsi, suivant leur chemin par-dessus les mers.
Parmi ces héros qui se nomment inventeurs
Mais qui furent surtout de grands navigateurs,
L'un d'eux fut Pedro Álvares Cabral.
Il fit son voyage sans escale
Jusqu'au pays découvert grâce à la fantaisie d'un capricieux courant...
Sergio Caetano (poète Portugais)
Poème de novembre 2008
L'esprit du vin...
Il m'est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, la primeur.
C'était il y a quelque temps, au bal de la Nuits Saint Georges que j'ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.
On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l'emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage !
Le temps d'aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on roulé jusqu'au matin.
Ah quelle belle journée ! On s'est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l'eau Clairette, on s'est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu'on commençait à avoir les Côtes-Rôties on a décidé de rentrer.
Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Julienas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon .
D'un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie !
Je me suis retrouvé comme Mâcon. Quoi, me suis-je dit, elle s'est déjà Sauvignon avant même que j'ai le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l'avais dans la Pauillac, en effet, j'étais tellement Tokay que j'ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.
Quand on s'est retrouvés, et que je l'ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit : " Ne fais pas ta Pomerol, et ne t'en va plus Gamay ! "
En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran : "Ne m'en veut pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre".
Depuis on ne s'est plus cuités. Là où il y a de la volonté, il y a le chemin.
Attribué à Edouard WHYMPER (premier alpiniste du Charvin)
Poème d'octobre
La Rose et le Réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasQu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasTous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasQuand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasDu haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasIls sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasUn rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasRépétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasIl coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pasL'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Aragon
Poème de septembre 2008
A l'envers et à l'endroit...
dans notre parti politique, nous accomplissons ce que nous promettons.
seuls les imbéciles peuvent croire que
nous ne lutterons pas contre la corruption.
parce que, il y a quelque chose de certain pour nous :
l'honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
nous démontrerons que c'est une grande stupidité de croire que
les mafias continueront à faire partie du gouvernement comme par le passé.
nous assurons, sans l'ombre d'un doute, que
la justice sociale sera le but principal de notre mandat.
malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s'imaginent que
l'on puisse continuer à gouverner
avec les ruses de la vieille politique.
quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour que
soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d'influences.
nous ne permettrons d'aucune façon que
nos enfants meurent de faim.
nous accomplirons nos desseins même si
les réserves économiques se vident complètement.
nous exercerons le pouvoir jusqu'à ce que
vous aurez compris qu'à partir de maintenant,
nous sommes, avec Nicolas Sarkozy, la " nouvelle politique ".
Maintenant que vous avez lu le texte de haut en bas,
Lisez-le de bas en haut...
Anonyme
Poème d'août 2008
Etre Gaga
Si dans la cour de récréation quand tu étais petit, tu jouais les bonbons " à la Grataille ",
Si tu sais ce qu'est un " beausseigne ",
Si le samedi matin dans ta rue tu reconnais le camion des " gandous ",
Si quand quelqu'un a une nouvelle paire de chaussures, tu ne peux t'empêcher de les lui " baptiser ",
Si le dimanche tu vas ramasser des " babets ",
Si tu " rechignes " pas au médicament,
Si les gens qui ont la " tone " t'énervent,
Si des fois " tu bouffes la feuille ",
Si tu es " en vert et contre tous ",
Si le dimanche soir tu as " le babo ",
Si tu n'as pas peur de passer " 8 jours sous une benne ",
Si à Noël tu fais " plier " tes cadeaux à La Hutte,
Si tu n'aimes que des gens " bien braves ",
Si le samedi soir tu te mets complètement " cuche " et que ta mère " tire peine " parce que tu rentres " à point d'heure ",
Si tu dis " pendant l'temps d'midi " à Pau, les gens ne te comprennent pas,
Si tu ne dis pas des chipolata mais des " godivots ",
Si tu dis " fais le pas ", " passe le moi ", " vas y pas " et que ta grammaire te semble complètement normale,
Si tu t'éclates plus à la " vogue " qu'à la fête foraine,
Si tu te mets à " cacasson " pour faire pipi et que ton pantalon en ressort " tout trempe ",
Si t'es une vraie " Quinarelle ",
Si tes vieux te foutent " la lourde ", quand ils te disent que " t'as qu'la courat'rie dans l'ventre ",
Si ils aiment le " fromage aux artisons ",
Si les lyonnais te font " flique " et que tu les trouves " francs cons ",
Si " mieux malin " c'est mieux drôle que " plus malin ",
Si quand t'étais " matrue ", il t'est arrivé de " débarouler " les escaliers et de te retrouver " berchue ",
Si tu n'as pas peur de te " mettre en caisse " quand tu es malade,
Si tu connais forcément un Guichard qui " s'la pète ",
Si tu cales souvent des " foua nom de night ", " nom de gu ", " vois tu moi le ", " fouilla ", et autres " bichette " quand tu parles,
Si tu aimes en prendre " mieux au rab ",
Si tu aimes bien ta petite " râpée " du dimanche,
Si tu ne " crains " pas le " sarasson ",
Si tu as régulièrement croisé les Jumeaux " marcelo salas " en ville rôder autour des collégiennes et si tu as balancé des rumeurs comme quoi c'étaient des ex-taulards...
Si tu as montré les " cheniottes " plusieurs fois en lisant ces quelques lignes...
Si tu as tout compris
C'est sûr, tu es de " Sainté "!
Anonyme
Poème de juillet 2008
Je suis née dans une île amoureuse du vent
Où l'air a des senteurs de sucre et de vanille
Que bercent, au soleil du tropique mouvant,
Les flots tièdes et bleus de la mer des Antilles.
Daniel THALY (Poète antillais)
Poème de juin 2008
Le Souffle de l'Aubrac
Une forteresse naturelle, un désert,
Le ciel, le minéral, le végétal,
Ici tout vous ramène à l'essentiel.
Tant pis pour les extravagances et les amateurs de facilités :
La magie de l'Aubrac ne se donne qu'à celui qui s'y adonne.
Il suffirait pourtant d'écouter, d'observer, de respirer
La profondeur du silence, la lumière enivrante,
Le vent mêlé des pâtures.
Alors ?
Alors seulement, grisés sous le charme,
Le beau et le bon nous reviennent à la mémoire.
L'esprit et le corps régénérés, nous voilà redevenus sensibles.Anonyme (à St Chély d'Aubrac)
Poème de Mai 2008
Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui nécoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de lhabitude,
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque à jamais à changer la couleur de ses vêtements,
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon démotions,
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les curs blessés.
Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsquil est malheureux au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
Na fui les conseils sensés.
Pablo Neruda (Prix Nobel de Littérature 1971)
Poème d'Avril 2008
La CaissièreEt s'écoulent les heures, défilent les chalands,
Avalanche d'articles, sur le tapis roulant,
Pas le temps de rêver, elle travaille vite
Libère le client avant qu'il ne s'irrite.Elle reste polie même quand l'acheteur
Ne daigne pas répondre à ses salutations
La toisant d'un regard qui se veut supérieur
Quand au téléphone il poursuit sa discussion.Calmement elle explique aux clients avinés
Qu'il faut aussi payer la bouteille entamée
Ou réclame avec tact, l'article bien caché
Dans le fond du chariot ou le fond du panier.Au quidam incivil, au client trop pressé
D'un coup d'il vigilant elle fait respecter
Les ordres de passage et la priorité
Due aux vieilles personnes et aux handicapés.Il est donc inutile de vous irriter
Si elle vous demande votre identité
Plutôt que de pousser, agacé, un soupir
Pensez à lui laisser votre plus beau sourire.
Gérard BUJET
Poème de février 2008Aimer...
"Aimer... c'est regarder ensemble
dans la même direction".
Ressentir cette émotion
Ce pincement qui nous assemble."On ne voit bien qu'avec le coeur"
La passion qui nous inspire.
Non pas celle qui veut séduire
Mais dont le but fait le vainqueur.Aucun élan ne lui ressemble
Quand s'ouvre en soi l'amour-esprit :
Souviens-toi Saint Exupéry :
"Aimer... c'est regarder ensemble".
Roger CLEISS
Poème de Janvier 2008
Le Chant de Solveig
L'hiver peut s'enfuir
Le printemps bien-aimé peut s'écouler
Les feuilles d'automne et les fruits de l'été
Tout peut passer
Mais tu me reviendras
Ô mon doux fiancé
Pour ne plus me quitter
Je t'ai donné mon coeur
Il t'attend résigné
Et ne pourra changer
Edvard GRIEG (Peer Gynt)
Poème de Décembre 2007Je brûle...
Ma main qui doucement s'apparente aux feuillages
gravitera autour de l'arbre de ton corps
elle y allumera les braises de l'attente
et nos ombres feront naître un nouveau soleil.
Dominique RENARD
Poème de Novembre 2007
Ton Nom.
J'ai écrit ton nom sur le sable, mais la vague l'a effacé,
J'ai gravé ton nom sur un arbre, mais l'écorce est tombée,
J'ai incrusté ton nom dans le marbre, mais la pierre a cassé,
J'ai enfoui ton nom dans mon coeur,
et le temps l'a gardé.Anonyme
Poème de Septembre 2007
Heures du Soir.
Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière,
Baise-les longuement car ils t'auront donné
Tout ce qui peut tenir d'amour passionné
Dans le dernier regard de la ferveur dernière.Sous l'humble éclat du funèbre flambeau,
Penche vers leur adieu ton triste et beau visage
Pour que s'imprime et dure en eux la seule image
Qu'ils garderont dans le tombeau.Et que je sente, avant que le cercueil se cloue,
Sur le lit pur et blanc, se joindre nos mains,
Et que près de mon front sur les pâles coussins,
Une dernière fois tu reposes ta joue.Et qu'après je m'en aille au loin avec mon cur
Qui te conservera une flamme si forte
Que même à travers la terre compacte et morte,
Les autres morts en sentiront l'ardeur.
Emile VERHAEREN (1911)
Poème de Juin 2007
Les Heures Claires (1896).
Chaque heure où je songe à ta bonté
Si simplement profonde,
Je me confonds en prières vers toi.Je suis venu si tard
Vers la douceur de ton regard,
Et de si loin vers tes deux mains tendues
Tranquillement par à travers les étendues.J'avais en moi tant de rouille tenace
Qui me rongeait à dents rapaces
La confiance
J'étais si lourd, j'étais si las,
J'étais si vieux de méfiance,
J'étais si lourd, j'étais si las,
Du vain chemin de tous mes pas.Je montrais si peu la merveilleuse joie
De voir tes pieds illuminer ma voie,
Que j'en reste tremblant encore et presque en pleurs,
Et humble à tout jamais, en face du bonheur.Au temps où longuement j'avais souffert,
Où les heures m'étaient des pièges,
Tu m'apparus l'accueillante lumière
Qui luit aux fenêtres, l'hiver,
Au fond du soir, sous la neige.Ta clarté d'âme hospitalière
Frôla sans le blesser mon cur
Comme une main de tranquille chaleur.Puis vint la bonne confiance,
Et la franchise, et la tendresse et l'alliance
Enfin de nos deux mains réunies,
Un soir de claire attente et de douce accalmie.
Emile VERHAEREN (1855 - 1916)
Poème de mai 2007
Nouveau contrat de mariage.
Le pouvoir exécutif et l'autorité reviennent à Madame.
Madame ne pourra encourir ni reproches ni remontrances,
Monsieur sera tenu responsable de toute bêtise.En dehors de ses heures de travail dont il est maître,
Monsieur devra, en toute chose, se soumettre
A l'emploi du temps de Madame.Monsieur ne pourra jamais s'absenter
Du domicile conjugal pour plus d'une heure
Sans autorisation spéciale délivrée par Madame.La clef de la porte d'entrée sera sous la garde de Madame,
Monsieur ne pourra jamais exiger de l'emprunter.La totalité des revenus de Monsieur,
Y compris les heures supplémentaires, double mois, etc
Sera versée à Madame pour la bonne marche de la maison.Si Monsieur a froid aux pieds à l'heure du coucher,
Il devra se tenir dans le couloir
Jusqu'à ce que ses extrémités aient atteint une température
Ne risquant pas de refroidir le lit de Madame.Enfin, lorsque Monsieur sera accompagné de Madame,
Son comportement devra reflèter le bonheur
Et la joie de vivre.
Anonyme.
Poème de janvier 2007
Savoir vieillir !
Vieillir, se l'avouer à soi-même et le dire
Tout haut, non pour voir protester les amis,
Mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
Ce que la veille encore on se croyait tout permis.Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
Se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour,
A chaque cheveux blanc se séparer d'un rêve
Et lui dire tout bas un adieu sans retour.Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeûnes
Et nourrir son esprit d'un solide savoir ;
Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes
Comme on aima les fleurs, comme on aima l'espoir.Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
Craindre d'être importun, sans devenir sauvage.
Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame.
Prier et faire un peu de bien autour de soi.
Sans négliger son corps, parer surtout son âme.
Chauffant l'un des tisons, l'autre à l'antique Foi.Puis un beau soir, discrètement, souffler la flamme
De sa lampe et mourir parce que c'est la loi.François FABIE
Poème de décembre 2006
Lorsque tu seras vieuxLorsque tu seras vieux et que je serai vieille.
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos cur en fête
Nous nous croirons encor de jeunes amoureux
Et je te sourirai tout en branlant la tête.
Et nous ferons un couple adorable de vieux ;
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants.
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois, nous reviendrons causer.
Nous aurons une joie attendrie et douce,
La phase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois, jadis, j'ai pu dire : " Je t'aime ! "
Alors, avec grand soin, nous le recompterons.
Nous nous souviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser.
Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse
Sur le banc d'autrefois, nous reviendrons causer.
Et comme chaque jour je t'aime davantage
Aujourd'hui plus qu'hieret bien moins que demain
Qu'importeront alors les rides du visage
Si les mêmes rosiers parfument le chemin.
Songe à tous les printemps qui dans nos curs s'entassent.
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous seront vieux, très vieux, faiblis par l'âge
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime d'avantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain !
Rosemonde Gérard
(extrait des " Pipeaux " Editions Grasset-Fasquelle)
Poème de novembre 2006
Vieillir à Deux
Quand deux curs en s'aimant
On doucement vieilli
Oh ! quel bonheur profond,
Intime, recueilli !
Amour ! hymen d'en haut !
Ô pur bien des âmes !
Il garde ses rayons même en
Perdant ses flammes
Ces deux curs qu'il a pris jadis
N'en font plus qu'un
Il fait des souvenirs de leur
Passé commun,
L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre
Chérie, n'est-ce pas ?
Cette vie est la nôtre !
Il a la paix du soir avec éclat du jour
Et devient l'amitié tout en
Restant l'amour.
Victor HUGO
Poème d'octobre 2006
Savoyard et SavoisienPrétendre, mais en vain, au chic, parisien
Discourir à l'instar d'un académicien
Lancer des postillons comme un puits artésien
C'est savoisien.Mais avoir une grosse voix de montagnard
Parler peu (en patoué) dédaignant les bavards
Préférer l'air de nos montagnes à l'air des boulevards
Ça, c'est savoyard .Ne boire que de l'eau pour ménager son rein
Manger du bout des lèvres et d'un geste patricien
Dire : " Ah ! mon cher, le vin vraiment ne vaut rien "
C'est savoisien.Mais boire de la gnôle, en tout cas du pinard
Et quant on se sent un tantinet pochard
Chanter à pleine voix pour chasser le cafard,
Ça, c'est savoyard.Se dire à chaque instant,
" Je ne me sens pas bien " Consulter chaque mois, docteur, pharmacien,
Chirurgien, rabouteur , voir nécromancien
C'est savoisien.Mais ne jamais connaître, ni docteur, ni potard
Se saouler lorsqu'on a pris froid quelque part
Être à quatre-vingts ans de robustes vieillards
ça, c'est savoyard.Dans un style ampoulé, tel un théoricien
Devant un lac, ouvrir des yeux de batracien
Et dire "Ah ! la Savoie, c'est déjà du Titien
C'est savoisien.Mais organiser des services d'autocars
Transformer un palace en un modeste bazar
Loger des estivants depuis Evian au Revard
Ça, c'est savoyard.Exiger le bonheur sans y mettre du sien
Hésiter comme le fait le mauvais tacticien
Intriguer, quémander chez les politiciens
C'est savoisien.Mais du berceau jusqu'à l'heure du corbillard
Travailler, regarder la vie en face, être un gaillard
Patient, résolu , honnête et débrouillard
Ça ,c'est savoyard !
Auteur Anonyme
Poème de juillet, Août et Septembre 2006
LE SONNET DU BONHEUR
Avec un cur aimant partager sa maison,
Travailler tous les jours pour narguer les névroses,
Se reposer le soir en respirant les roses,
Ou lire au coin du feu dès la froide saison.Se garder des flatteurs déformant la raison,
Laisser la basse envie aux vaniteux moroses,
Sur les actes d'autrui garder les lèvres closes,
En deçà de l'orgueil tracer son horizon.Etre sincère, honnête et juste pour soi-même,
Aimer les malheureux, rendre heureux qui vous aime,
Etre bon sans jamais craindre d'user son cur.Des aïeux disparus honorer la mémoire,
Mépriser les honneurs, les titres et la gloire,
C'est conduire sa vie au chemin du Bonheur.Charles QUINEL
Poème de Mai et Juin 2006
Si quelqu'un ne te sourit pas,
Sois généreux et offre ton sourire.
Personne n'a plus besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut sourire aux autres.
Anonyme
Poème de Avril 2006
Fable
La Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un café chez elle.
Tous les invités y allèrent.
Après le café la Folie proposa :
-On joue à cache-cache.
-Cache-cache ? C'est quoi ça ? demanda la Curiosité.
-Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez.
-Quand j'ai fini de compter je cherche et le premier que je trouve sera le prochain à compter.
Tous acceptèrent sauf la Peur et la Paresse.
-1, 2,3.... La Folie commença à compter.
L'Empressement se cacha le premier, n'importe où.
La Timidité ? Timide comme toujours, elle se cacha dans un touffe d'herbe.
La Joie courut au milieu du jardin.
La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher.
L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher,
La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient.
Le Désespoir était désespéré en voyant que la folie était déjà à 99
-Cent cria la Folie, je vais commencer à chercher...
La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert.
En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne sachant de quel côté elle serait mieux cachée.
Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité...
Quand ils étaient tous réunis, la Curiosité demanda
-où est l'Amour ?
Personne ne l'avait vue !
La Folie commença à la chercher. Elle chercha au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers.
Mais elle ne trouvait pas l'Amour
Cherchant de tous cotés la Folie vit un rosier.
Elle prit un bout de bois et commença à chercher parmi les branches, lorsque soudain elle entendit un cri.
C'était l'Amour, qui criait parce qu'une épine lui avait crevé un oeil
La folie ne savait plus quoi faire. Elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de la suivre pour toujours
L'Amour accepta les excuses.
Aujourd'hui l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours.Anonyme
Poème en prose de Mars 2006
Appel d'une vraie étudiante.
Je vous écris pour demander votre soutien aux étudiants qui se trouvent pris en otage par les manifestations actuelles, et aussi pour vous exposer la réalité de notre situation bien loin de celle que les médias, comme à leur habitude, déforme.
Je suis étudiante en Master de Droit des Affaires à Paris X - Nanterre, et je suis révoltée face au blocus des universités.
Premièrement il faut rétablir la vérité, la majorité des étudiants sont contre ce blocus sauf que nous subissons des menaces et des intimidations alors peu d'entre nous osent prendre la parole. De plus, les médias font preuve d'une véritable manipulation dans leurs reportages et oublient bien souvent de mentionner les moyens totalement anti-démocratiques utilisés par ces manifestants.
Tout d'abord, les assemblées générales qui ont été diffusées à la télévision ne sont qu'une mascarade : ainsi lorsque le résultat d'une première AG avait donné le non au blocus majoritaire, dès le lendemain une seconde AG était organisée par une minorité de manifestants pour revoter illégitimement le blocus, ne respectant pas la décision des étudiants.
Enfin l'AG réunissant le plus grand nombre d'étudiants jeudi dernier était un véritable scandale : nous étions majoritaires contre le blocus alors ils nous ont d'abord imposé 3 heures de faux débats (temps de parole inégal et les intervenants autorisés étaient à 90% leurs partisans). Ils ont mené une véritable propagande anti-gouvernementale bien loin du problème du CPE et énoncé des abérrations telles que le CPE facilite le licenciement des femmes enceintes et permet de licencier pour une tenue vestimentaire non conforme en dehors des horaires de travail... Le problème c'est que la plupart des jeunes (non juristes) le prenne pour parole d'évangile !
D'autre part, pendant cette assemblée la sécurité laisse des individus circuler avec des foulards cachant leurs visages et manifestement menaçants. Enfin le vote s'effectue à main levée avec des gens qui pour la plupart ne sont absolument pas étudiants mais des syndicalistes ou autres appelés en renfort : nous étions 2000, seulement 750 ont voté pour le blocus et ils ont quand même déclaré que nous avions perdu !Mais le plus grave ce sont les intimidations et la violence de ces gens que les médias ne dénoncent pas: jeudi et vendredi lorsque des étudiants ont voulu entrer dans leur faculté des bagarres ont éclaté à coups de barres de fer, une jeune fille a été poussée dans les escaliers par des représentants de l'Unef et a été sérieusement blessée mais là encore personne ne dit rien ou ne se scandalise : non toute cette violence est légitimée par le droit de grève !
Enfin lorsque les manifestants étaient minoritaires face aux vrais étudiants qui voulaient accéder aux cours, ils ont fait appel à des lycéens de nanterre arrivant en masse et criant. Ces jeunes n'étaient là que pour nous intimider et n'ont trouvé rien de mieux que de se prendre en photo avec leurs portables devant l'université en nous narguant et chahutant démontrant leurs réelles motivations !
C'est donc un appel à l'aide que je vous adresse pour les vrais étudiants qui veulent que leur droit à l'éducation et celui de ne pas faire grève soient respectés. Les dirigeants de notre Université étant démissionnaires et les médias refusant de prendre en compte notre témoignage, je vous sollicite donc pour nous aider à rétablir la vérité et pour que l'Université française redevienne un lieu où les libertés individuelles peuvent s'exercer loin des propagandes et de la violence.
Anonyme
Poème de février 2006
BRISE MARINELa chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon cur, entends le chant des matelots !Mallarmé , Poésies , 1890
Meilleurs Voeux 2006 et ...Que les puces d'un millier de chiens galeux
Infestent le cul de celui qui te gâchera
Une seule seconde de ton année 2006 !
Et que les bras de cet abruti deviennent trop courts
Pour qu'il ne puisse plus jamais se le gratter...(Proverbe Chinois)
Poème de novembre 2005Notre Bière.
Notre Bière qui êtes au frais,
Que Ta Chope soit sanctifiée,
Que Ton Ivresse vienne,
Que Ta Volonté soit faite au bar comme au comptoir,
Donne-nous aujourd'hui notre houblon quotidien,
Pardonne-nous nos gueules de bois
Comme nous pardonnons à ceux qui boivent du COCA,
Soumets-nous aux demi-pressions
Et délivre-nous de la Soif,
Car c'est à Toi qu'appartiennent l'ivresse, le plaisir et la fête
Pour les siècles des sièclesAmen ton pack
Auteur inconnu.
Poème d'octobre 2005J'ai le Mac qu'est patraque
Le PC déglingué
Le Pentium sans calcium
J'ai l'écran qu'est tout blanc
L'disque dur pas bien dur
Le clavier tout bloqué
Le modem qu'a la flemme
L'imprimante bien trop lente,
Les cartouches qui se touchent
Et les buses qui abusent
Les polices qui pâlissent
L'dvd fatigué
Le scanner qu'a ses nerfs
L'menu pomme dans les pommes
L'cd rom c'est tout comme
La mémoire sans espoir
Les options en option
La souris rabougrie
Le mulot qu'est trop gros
Ah mon Dieu qu'c'est palpitant
Toute cette informatique
Ah mon Dieu qu'c'est palpitant
Mais qu'est-ce qu'on perd comme temps.
Comme j'ai un bug dans le système
J'téléphone au réparateur
J'me demande quel est l'problème
Je vous écoute j'ai un quart d'heure
J'lui dis soyez pas si pressé
Et laissez-moi vous expliquer :
J'ai le Mac qu'est patraque
Le PC déglingué
Et puis j'ai ajouté
Voyez vous ce n'est pas tout :
J'ai l'e-mail qui s'emmêle
Les circuits qui sont cuits
L'raccourci riquiqui
J'ai l'index qu'est perplexe
Les pixels en rondelle
L'USB constipé
J'ai les bits qui s'agitent
La sauvegarde pas gaillarde
La disquette qui caquette
L'utilitaire qu'a des vers
Les icônes qui déconnent
L'processeur qu'est farceur
Le graveur qu'est en pleurs
Le lecteur qui bat l'beurre
L'moniteur et ta soeur
Ah mon Dieu qu'c'est palpitant
Toute cette informatique
Ah mon Dieu qu'c'est palpitant
Mais qu'est-ce qu'on perd comme temps.
J'ai invité la belle Suzanne
L'autre jour au cybercafé
Elle m'a dit : « j'préfère ta bécane
Allons chez toi fais moi surfer ! »
Hélas ma machine est en panne
Que j'lui réponds, j'suis désolé :
J'ai le Mac qu'est patraque
Le PC déglingué
Le Pentium sans calcium
J'ai l'écran qu'est tout blanc
L'disque dur pas bien dur
Le clavier tout bloqué
Le modem qu'a la flemme
L'imprimante bien trop lente,
La cartouche qui se touche
Et les buses qui abusent
Les polices qui pâlissent
L'dvd fatigué
Le scanner qu'a ses nerfs
L'menu pomme dans les pommes
L'cd rom c'est tout comme
La mémoire sans espoir
Les options en option
La souris rabougrie
Le mulot qu'est trop gros
Et puis j'ai ajouté
Voyez vous, ce n'est pas tout :
J'ai l'e-mail qui s'emmêle
Les circuits qui sont cuits
L'raccourci riquiqui
J'ai l'index qu'est perplexe
Les pixels en rondelle
L'USB constipé
J'ai les bits qui s'agitent
La sauvegarde pas gaillarde
La disquette qui caquette
L'utilitaire qu'a des vers
Les icônes qui déconnent
L'processeur qu'est farceur
Le graveur quelle erreur
Le lecteur qui bat l'beurre
L'moniteur et ta soeur
En plus d'ça, j'vous l'cache pas
J'ai aussi, quel souci
Les octets pas très frais
Les virus plein d'tonus
Les majuscules qui s'bousculent
Les minuscules qui copulent
Le Windows qu'est morose
Les programmes, c'est un drame
Et la puce en lotus
Le cordon en tire-bouchon
L'MS DOS qu'a des bosses
Les menus mal foutus
Le logi-ciel mon mari !
Et l'audio qu'est idiot
La carte son qu'est marron
La couleur quelle horreur
Les fenêtres qui s'pénètrent
Les symboles qui s'affolent
Le système bien trop blême
Le réseau qui prend l'eau
Et du coup, voyez vous
Il vaut mieux qu'vous partiez
Car je sens, c'est navrant
J'peux plus rien maîtriser !...
Ah mon Dieu qu'c'est affolant
Toute cette informatique
Ah mon Dieu qu'c'est affolant
Mais qu'est-ce qu'on ferait sans...
Auteur Inconnu
Poème de septembre 2005
Un vieil Arabe vit depuis plus de 40 ans à Chicago.
Il aimerait bien planter des pommes de terre dans son jardin mais il est tout seul, vieux et trop faible.
Il envoie alors un e-mail à son fils, qui étudie à Paris, pour lui faire part de son problème."Cher Ahmed, je suis très triste car je ne peux pas planter des pommes de terre dans mon jardin.
Je suis sûr que si tu étais ici avec moi tu aurais pu m'aider à retourner la terre.
Je t'aime, ton Père"Le lendemain, le vieil homme reçoit un e-mail :
"Cher Père, s'il te plaît, ne touche surtout pas au jardin. J'y ai caché la 'chose'.
Moi aussi je t'aime. Ahmed"A 4 heures AM arrivent chez le vieillard : la US Army, les Marines, le FBI, la CIA et même une unité d'élite des Rangers. Ils fouillent tout le jardin, millimètre par millimètre et repartent déçus car ils n'ont rien trouvé.
Le lendemain, le vieil homme reçoit un nouveau e-mail de la part de son fils :
"Cher Père, je suis certain que la terre de tout le jardin est désormais retournée et que tu peux planter tes pommes de terre.
Je ne pouvais pas faire mieux.
Je t'aime, Ahmed"
Auteur Inconnu
Poème de juillet et août 2005
C'est l'histoire de deux amis qui marchaient dans le désert.
A un moment, ils se disputèrent et l'un des deux donna une gifle à l'autre.
Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable :
"Aujourd'hui mon meilleur ami m'a donné une gifle"Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis dans laquelle
Ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de
Se noyer et son ami le sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur
Une pierre : "Aujourd'hui mon meilleur ami m'a sauvé la vie".Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda :
"Quand je t'ai blessé tu as écrit sur le sable, et maintenant tu
As écrit sur la pierre. Pourquoi ? "L'autre ami répondit : "Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire
dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer. Mais quand
quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver
dans la pierre, où aucun vent ne peut l'effacer".Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre.
Auteur Inconnu
Poème de juin 2005
...
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier sur un terrain fangeux
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois et souvent effacez.
...
Nicolas BOILEAU (Art poétique, Chant I, 1674)
Poème de mai 2005
Les Mots
Les yeux brûlent
La fête est là
La main est prête et nue
Pour la peau
L'ivresse est dans ce mot :
Encore !Visage ocre aux joues creuses
Ciel clos des seinsL'axe de sa roue
Redresse mon errance
Le vent immobile
Fouette les chevaux
La pierre est étonnée
De se savoir si tendre.L'arche de ses bras
Accueille mon navire
Le capitaine est ivre
Il pleut des gouttes d'or.La pulpe de ses lèvres
Abreuve mon silence
La pulpe de ses mots
Comme une lèvre ouverte.Le désir congelé
Fond
Sous la peau mordorée
De l'amourL'eau des larmes sèche
A la proue du navireLa présence de l'oubli
Incise ma mémoire
Au bord de la fenêtre
Une lumière hésite.Les rêves endormis
Les sommeils absents
Ignorent leurs naissancesLe feu des orages
Zèbre les forêts
L'accoucheur a crié
Au jour de délivrance
Michel AUVILLE
http://perso.wanadoo.fr/michel.auville/index.htm
Poème d'avril 2005Le Pape est mort,
Un nouveau Pape est appelé à règner.
Arraignée ?
Quel drôle de nom pour un Pape !Jacques PREVERT.
Poème de mars 2005
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Les chefs on les emmerde
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Et le PDG on s'le paiera
Et si on s'le paie pas
On lui cassera la gueule
Et si on s'le paie pas
Sa gueule on lui cassera.
Corinne Maier, extrait de "Bonjour Paresse" (p 38) Editions Michalon
Poème de février 2005
Un sourire pour toi !
Le sourire est contagieux,
Tu l'attrapes comme un rhume !
Quand quelqu'un m'a souri aujourd'hui,
J'ai commencé à sourire aussi.
J'ai tourné le coin de la rue,
J'ai réalisé que je venais de le lui passer !
J'ai réfléchi à ce sourire
Et j'ai réalisé sa valeur.
Un simple sourire, comme le mien,
Peut faire le tour du monde !
Alors, si vous avez envie de sourire,
Ne le retenez pas, montrez-le !Débutons une épidémie,
Et infectons le Monde !
Anonyme.
Poème de janvier 2005
Cher lundi de Pentecôte,
Bientôt, tu n'auras plus la cote
Car, pour tous les salariés,
Tu ne seras plus férié !
Tu seras même supprimé
Nous devrons te sacrifier,
Sous prétexte de solidarité
Avec les personnes âgées.Elle a bon dos la canicule
Pour nous faire avaler la pilule :
Travaillons ! Travaillons !
Et des taxes, de plus en plus, nous aurons.
Nous aurions dû descendre dans la rue,
Pour défendre ton statut...
Mais tout le monde s'est tu
Car plus personne n'y croit plus :
Ni travailleurs, ni syndicats
Ne font désormais le poids
Face au pouvoir du patronat
Qui fait ce qu'il veut de l'emploi.
Il eût été plus populaire
De donner un de vos salaires
Messieurs les Ministres et Députés
Au lieu de nous culpabiliser
En nous disant : " Trop de loisirs,
Ce n'est pas bon pour l'avenir ! "
Nous n'irons plus au bois
Nous promener ce jour-là,
Mais dans les usines et les bureaux,
Nous irons bosser le coeur gros !
Nous ne pourrons plus maintenant,
Rendre visite à nos parents,
Eloignés par la distance,
Dans un joli coin de France ;
Vous, qui avez eu cette idée,
Messieurs les Députés,
Avez-vous donc pensé
A toutes ces personnes âgées
Que leurs enfants pouvaient retrouver
Lors de ce week-end prolongé ?
Ce sera fini désormais !Et ne soyez pas étonnés
Qu'il y ait un jour, un revers
A cette décision arbitraire
A vouloir tout casser,
A ne plus rien respecter,
Il est possible et je l'espère
Que vous récoltiez tout le contraire
De ce que vous attendez
En supprimant ce jour férié !
Il nous reste l'espoir encore
Que l'Esprit (de Pentecôte !) souffle très fort
Et vous ramène à la raison
En nous laissant à la maison.
Toi qui existait depuis des années
Si vraiment tu disparais
Sache que nous t'aimions bien, tu sais,
Ô lundi de Pentecôte, désormais,
Nous ne penserons plus à toi avec le sourire
Car, de toi, il ne nous restera que des souvenirs..Anonyme.
Poème de décembre 2004Prière du Matin
Notre Père qui est au bureau,
Que le travail soit léger,
Que les patrons partent en vacances,
Que notre volonté soit faite
Au bureau comme à la maison.
Donne-nous aujourd'hui un jour de congé
Une semaine de récupération
Et un mois de réflexion.
Pardonne-nous nos absences
Comme nous pardonnons aussi
A ceux qui nous font travailler.
Ne nous soumets pas aux observations,
Aux baisses de salaire,
Aux embargos et aux heures supplémentaires.
Mais délivre nous de cet enfer.
Car c'est à toi qu'appartient le pouvoir
D'augmenter notre salaire et nos jours de congés
Tout en diminuant notre travail.
Amen.Auteur Anonyme.
Poème de Novembre 2004De Retour de Compostelle.
Celui qui aime bien se faire courser par des chiens furieux de 30 livres,
Celui qui aime bien ramper sous les clôtures de barbelés,
Celui qui adore escalader des barrières de 3m de haut,
Celui qui aime bien trembler en marchant tout doucement près d'un taureau qu'il espère endormi,
Celui qui aime passer à gué des rios avec de l'eau à mi-mollet,
Celui qui aime bien patauger dans les marécages,
Celui qui, après une journée de marche épuisante, arrive dans le village où se trouve l'auberge du pèlerin et qui lit à la porte : cérrada (fermée),
Celui qui aime bien dormir à la belle étoile sous une pluie battante,
Celui qui ne rechigne pas devant des étapes de 45 kilomètres,
Celui qui aime bien être complètement perdu dans une forêt de chênes-liège, sans aucun moyen de repérage... et que le soleil décline,
Celui qui, le soir, aime bien faire trois fois le tour du village pour trouver la personne qui aurait la clé de l'auberge du pèlerin,
Celui qui aime bien marcher le long de la grand route où les gros camions caressent affectueusement son sac à dos.
Alors celui-là doit faire à tout prix la Vía de la Plata.Mais celui-là...
Passera des journées inoubliables dans une nature sauvage d'une rare beauté, il marchera sur des semis de pâquerettes dans l'herbe vive, entre des lauriers aux larges fleurs blanches, aux étamines mauves,
Il clignera les yeux devant l'or des genêts,
Il marchera à l'ombre apaisante des chênes-vert,
Il admirera les jolis étangs ronds couverts de petites fleurs blanches et, si il ne fait pas de bruit, verra les cigognes s'abreuver ou avaler une grenouille,
Il s'étonnera des formes fantastiques d'énormes rochers qui ombrent le terrain,
Il ne troublera pas le pâturage des vaches paisibles aux belles robes noires moirées ou pie-rouge paissant tranquillement, heureuses.
Il surprendra des bandes dodues et bougonnantes de gros cochons noirs.
Il sentira avant de les voir des centaines de moutons qui réagissent comme un seul,
Il sursautera quand des chevaux surpris détaleront effrayés,
Il respirera avec délice le parfum délicat des aubépines et des sureaux,
Il écoutera avec bonheur le chant improvisé du pinson, l'appel du coucou, le gazouillis de l'alouette, le cri solitaire du rapace, les claquements de bec incongrus des cigognes, les "coaa" imprudents des grenouilles et le souffle léger du vent se faufilant en douce entre les jeunes feuilles vert tendre de l'olivier,
le soir, arrivé au village d'étape, il se réchauffera le coeur en découvrant l'immense gentillesse de l'homme de l'Estrémadure.Enfin cette marche dans la solitude, le silence et la beauté de la nature fera peut-être progresser l'homme marcheur dans sa quête de réponses à ses interrogations profondes... à ses doutes... et fera en tout cas, vaciller ses certitudes.
Charles-Henri MASSON
Astorga, avril 2003.
Homélie Laïque (en guise de poème d'octobre 2004)
Papy Rémi, Mon cher Beau-Père, que j'avais l'habitude d'appeler
" Rémi ou le Jules Vallès des Temps Modernes " !Ta Foi, Rémi, n'était pas religieuse, elle était mi-Républicaine, mi-Anarchiste. Tes convictions étaient profondément enracinées en toi, tu les as toujours poursuivies sans détour, avec ta foi laïque et égalitaire. Ta Foi Rémi, c'était ta croyance absolue dans ton action syndicale, et bien que nous ne fussions pas du même bord, je la respectais profondément.
Tu étais, comme Vallès, une sorte d'anarchiste qui avait son amour propre et son humour propre. Combien de réparties, bien placées, tu faisais alors que je te taquinais gentiment sur nos divergences, avec ton air " pince sans rire ".
Nous prîmes tous les deux, il y a seulement une dizaine de jours, un fou-rire à cause de ta jambe gauche, qui devenait de plus en plus fainéante : je te disais " je vais la couper cette jambe gauche, elle est toute folle " et tu m'as répondu " Cette jambe-là, oui, mais pas la gauche ! ".
De même nous avons passés quelques rares instants, comme tu les aimais, ce lundi 23 août, à table avec mon ami Pierre, à disserter sur le sens de la vie et la manière de refaire le monde, tous les trois.
Jules Vallès, Rémi Petiot et Gaston Couté, quel trio ! Gaston Couté était un poète né à Beaugency en 1880, mort à Paris en 1911. Coûté la Révolte, Coûté le Réfractaire écrivait des chansons dans la revue " Guerre Sociale ".
Voici l'extrait d'un texte de Gaston Couté :
Cantique Païen
" Notre Dame des sillons,
Ma bonne sainte vierge à moi
Dont les anges sont des grillons
Ô terre, je reviens vers toi ".Je remercie toutes les personnes ici présentes qui, par leurs pensées laïques ou religieuses, et quelle que soit cette religion (catholique, musulmanne, protestante ou juive) accompagnent Rémi dans sa démarche.
Personnellement je prie St.-Jacques de conduire Rémi là où il le souhaite, tel un pèlerin dans sa longue démarche spirituelle.
LS, le 07-09-2004
Poème de septembre 2004
Buvons à nos chevaux,
Buvons à nos femmes,
A ceux qui les montent,
et par Saint Georges
Vive la cavalerie !Auteur inconnu
Poème d'août 2004
La Rose et le Réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en basCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobâtCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verraCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combatCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourraCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les ratsCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépasCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclatCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscatCelui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le résédaPoème de Louis Aragon, en hommage aux Résistants
Poème de Juillet 2004
Le Vermifuge du Camping-Car.
Si survenait un jour un besoin de passer
Les instants les plus doux de ton corps harassé
En des lieux où Sinzelle et Rossi réunis
Bien souvent le pastis sans glaçon ont servi
Alors, sur le soir, quand Morphée te rencontre
Tu diras au Rustique: camping-car ? Quelle rencontre !Serge Athaquet (émigré basque, membre d'un forum de camping caristes CCLF)
Non Poème de juin 2004
Pour parodier Karl Marx qui écrivait : "La religion est l'opium du Peuple"
J'ajoute : Le football est l'opium du Peuple, comme les jeux du cirque à l'époque de la Rome décadente.
Le Candide Rustique
Poème de mai 2004
APHORISMES DE BRILLAT-SAVARIN
1 - L'Univers n'est rien que par la vie, et tout ce qui vit se nourrit.
2 - Les animaux se repaissent ; l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger.
3 - La destinée des Nations dépend de la manière dont elles se nourrissent.
4 - Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es.
5 - Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par l'appétit, et l'en récompense par le plaisir.
6 - La gourmandise est un acte de notre jugement, par lequel nous accordons la préférence aux choses qui sont agréables au goût sur celles qui n'ont pas cette qualité.
7 - Le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les pays et de tous les jours : il peut s'associer à tous les autres plaisirs, et reste le dernier pour nous consoler de leur perte.
8 - La table est le seul endroit où l'on ne s'ennuie jamais pendant la première heure.
9 - La découverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.
10 - Ceux qui s'indigèrent ou qui s'enivrent ne savent ni boire ni manger.
11 - L'ordre des comestibles est des plus substantiels aux plus légers.
12 - L'ordre des boissons est des plus tempérées aux plus fumeuses et aux plus parfumées.
13 - Prétendre qu'il ne faut pas changer de vin est une hérésie ; la langue se sature : et, après la troisième verre, le meilleur vin n'éveille plus qu'une sensation obtuse.
14 - Un dessert sans fromages est une belle à qui il manque un oeil.
15 - On devient cuisinier, mais on naît rôtisseur.
16 - La qualité la plus indispensable du cuisinier est l'exactitude ; elle doit être aussi celle du convive.
17 - Attendre trop longtemps un convive retardataire est un manque d'égards pour tous ceux qui sont présents.
18 - Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé n'est pas digne d'avoir des amis.
19 - La maîtresse de maison doit toujours s'assurer que le café est excellent : et le maître, que les liqueurs sont de premiers choix.
20 - Convier quelqu'un, c'est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu'il est sous votre toit.Brillat-Savarin (1755 - 1826)
Poème d'avril 2004
Les religions sont à l'Humanité
ce que les doryphores sont à la pomme de terre !
Daniel TROYAN
Président d'Honneur de la Libre Pensée de Haute-Loire
Poème de mars 2004
Il pleure dans mon cur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cur ?Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !Je pleure sans raison
Dans ce cur qui s'écure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raisonEt c'est la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine.
Paul Verlaine
Poème de février 2004
Grand roi, je vous l'avais prédit
Que Berlin deviendrait Athènes
Pour les plaisirs et pour l'esprit ;
La prophétie était certaine.
Voltaire
Poème de janvier 2004Casquette
De moire,
Quéquette
D'ivoire !
Arthur Rimbaud (1854 - 1891)
Poème de décembre 2003
Un soir.
Nous sommes là, ce soir, paisibles sous la lampe.
Mon père lit, sa main pâle contre sa tempe ;
Mon frère est accoudé, les yeux ailleurs, auprès
De ma mère qui brode avec des doigts distraits
Où luit le reflet lent du foyer sur ses bagues ;
Parfois le chien, perdu dans ses beaux songes vagues,
Etire de paresse et d'aise son flanc creux ;
Et je rêve, parmi le grand silence - heureux.
Nous sommes là, ce soir d'hiver, humble famille,
Ecoutant à l'horloge indécise qui brille
Dans l'ombre, palpiter les instants fugitifs,
Groupés devant le feu, comme des primitifs.Fernand GREGH
Poème de novembre 2003
L'Yonne.
Un jour que je voyageais en Bourgogne,
Je me sentis une soif de Lionne.
Je voulu savoir à quoi l'Eau sert,
J'y joignis un peu de Chablis
Et m'écriai : Tonnerre ! Avalons !Auteur inconnu.
Poème d'octobre 2003Rondeau
Que nous en faisons
De telles manières,
Et douces, et fières,
Selon les saisons !En champs ou maisons,
Par bois et rivières,
Que nous en faisons
De telles manières !Un temps nous taisons,
Tenant assez chères
Nos joyeuses chères,
Puis nous rapaisons.
Que nous en faisons !
Charles d'Orléans.
Poème de septembre 2003
Si
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard KIPLING (1865 - 1935)
Poème de août 2003
Epitaphe.
Ci-gît, hélas ! sous cette pierre
Un bon vivant, mort de la pierre
Passant, que tu sois Paul ou Pierre,
Ne va pas lui jeter la pierre.Marc-Antoine Desaugiers (1742-1793)
Le chansonnier avait composé ces quatre vers pour son tombeau la veille de subir l'opération de la pierre (calcul rénal), dont il ne se releva pas !
Poème de juillet 2003
Amour.
Je t'aime,
Tu t'aimes,
On sème.Maurice Chapelan
Poème de juin 2003
Le don du sourire.
Il ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit celui qui le reçoit
sans appauvrir celui qui le donne.
Il ne dure qu'un instant,
mais son souvenir est parfois immortel.Un sourire, c'est du repos pour l'être fatigué,
du courage pour l'âme abattue,
de la consolation pour le cur endeuillé.C'est une véritable antidote que la nature
tient en réserve pour toutes les peines.Et s'il l'on refuse le sourire que vous méritez,
soyez généreux, donnez le vôtre.Nul, en effet, n'a autant besoin d'un sourire
que celui qui ne sait pas en donner aux autres.
Anonyme
Poème de mai 2003
Le drame de la vieillesse,
Ce n'est pas que l'on se fasse vieux,
C'est qu'on reste jeune.Oscar WILDE
Poème d'avril 2003
Le temps des Cerises.
Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles,
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et dame Fortune, en m'étant offerte
Ne saura jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
Jean-Baptiste Clément, 1866
Poème de mars 2003
La dernière vérité.
L'homme des Vérités, Sire de Lapalisse,
Pour le bimillénaire, obtint de Dieu qu'il puisse
Revenir ici-bas, pour goûter le bonheur
Qu'il connut au pays resté cher à son coeur."Qu'est-ceci ? ", rugit-il à son retour céans,
"Les auberges fermées, les prairies que des ans
De soins ont embellies ne sont que boue putride,
Mon castel est désert, et le village est vide ;
Et mon nez qui, pourtant, renifla des charniers,
Ne peut pas supporter cette odeur de lisier. "Un vieillard se plaignait : "C'est fini le bocage.
Notre pays n'est plus qu'un grand champ d'épandage !
Les arbres, qui gênaient, ont été abattus :
Et, morts empoisonnés, les poissons : y en a plus !
Quelques gars, salariés, triment dans leur usine,
Les autres sont partis vers la ville voisine ;
Nos gâtes ne vont plus sous les branches pêcherFidèle à son renom, il laissa l'assistance
Penaude méditer sa logique sentence :"Eussiez-vous en son temps rejeté le projet,
Vous n'auriez aujourd'hui à subir ses effets ! "
Eumée (Naturallier 59 - Déc. 1995 Janv. Fév. 1996)
Poème de février 2003
ITHAQUE
Lorsque tu te mettras en route pour Ithaque
Souhaite que long soit le chemin
Et riche de péripéties, riche d'enseignements.
Ne crains ni les lestrygons, ni les Cyclopes
Ni l'irascible Poséidon.
Jamais tu ne verras rien de pareil sur ta route
Si tes pensées restent hautes, si ton corps
Et ton âme sont animés de purs émois.
Tu ne rencontreras ni les lestrygons, ni les Cyclopes
Ni l'irascible Poséidon
Si tu ne les portes pas en toi-même
Si ton cur ne les dresse pas devant toi.
Souhaite que long soit le chemin
Et que nombreux soient les matins d'été
où avec quelle délectation, avec quelle joie
Tu feras ton entrée dans des ports nouveaux à tes yeux.
Fais escale dans les comptoirs phéniciens
Pour t'y fournir de marchandises précieuses
Nacre et corail, ambre et ébène
Et mille sortes d'entêtants parfums.
Acquiers le plus possible de ces entêtants parfums
Parcours maintes cités égyptiennes
Et va t'instruire, va t'instruire chez les sages.
Garde toujours Ithaque en ta pensée
Y parvenir, voilà ta fin.
Mais surtout, ne te hâte pas dans ton voyage
Mieux vaut qu'il se prolonge des années
Et que tu rentres dans ton île en ton vieil âge
Riche de tout ce que tu as gagné en chemin
Sans attendre qu'Ithaque t'offre des richesses.
Ithaque t'a fait don du beau voyage
Sans elle, tu ne te serais pas mis en route
Ithaque n'a plus rien à te donner.
Bien que pauvre, jamais elle ne t'a déçu
Sage comme tu l'es devenu après tant d'expériences
Tu sais enfin ce qu'une Ithaque signifie.
Constantin CAVAFY (1911)
Poème de janvier 2003
Si le chameau peut marcher
Quarante jours sans boire ;
Moi je peux boire
Pendant quarante jours, sans marcher .
...Trop d'honneur,
Mon seigneur.
Comparer un va-nu-pieds
A ceux qui savent compter en pieds
Baudelaire ou Platon
J'ai peur d'passer pour... un con !
Poème de décembre 2002Calculs amoureux.
Je t'aime comme un et un font trois
Je t'aime j'en suis sûr
Enfin je crois...Comme un et un font Toi
Je t'aime
Mathématiquement par équations
Par tranches de trois
Par preuves par neufJe t'aime
Pour tes racines carrées d'amour
Qui ébranlent mon français d'universitéTes racines carrées me font perdre
Les chiffres de mes phrases dans ma têteJe t'aime pour tout ce que je ne suis pas
Dans Toi
Pour le petit complément qui s'ajoute à moi
Un plus un égale un
Tu es l'opération indivisible de moi
Je suis l'opération indivisible de ToiJe t'aime
Parce que tu es mon dénominateur commun
Qui fait que tous les deux
Nous formons
Une sacrée algèbre...
Laurent BAYART
Grand Prix de Poésie Vallis-Clausa 1979
Poème de novembre 2002.Bohémiens en voyage.
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.Du fond de son réduit sablonneux le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
Poème d'octobre 2002.Départ.
Je m'en vais, je pars vers d'autres paysages !
J'ai pris mon baluchon, qu'importe les bagages
J'ai jeté un "au revoir", ma foi, très désinvolte ;
A tous ceux qui voulaient retenir ma révolteMe voici, joyeux comme l'oiseau migrateur,
Libre de toutes entraves, je suis navigateur,
De mes pas, de ma vie et de ma destinée
Je vais pouvoir, enfin, jeter tout mon passé !Une roulotte dans ma tête et des savates aux pieds,
Je traîne sur la route, sans remords ni pitié,
Heureuse, libre soudain ! J'ai seulement oublié
Que partout où je vais : je dois me supporter !
Natacha Péneau (peneauv@aol.com )
Poème de septembre 2002Les mangeux d'terre.
Je r'pass' tous les ans quasiment
Dans les mêm's parages,
Et tous les ans j'trouv' du chang'ment
De d'ssus mon passage ;
A tous les coups c'est pas l'mêm' chien
Qui gueule à mes chausses ;
Et pis voyons, si je m'souviens,
Voyons dans c'coin d'Beauce.Y avait dans l'temps un bieau grand ch'min
- Cheminot, cheminot, chemine! -
A c't'heur' n'est pas pus grand qu'ma main...
Par où donc que j'chemin'rai d'main ?En Beauc' vous les connaissez pas ?
Pour que ren n'se parde,
Mang'rint on n'sait quoué ces gas-là,
l's mang'rint d'la marde !
Le ch'min c'était, à leu' jugé
D'la bonn' terr' pardue :
A chaqu' labour i's l'ont mangé
D'un sillon d'charrue...Z'ont groussi leu's arpents goulus
D'un peu d'gléb' tout' neuve ;
Mais l'pauv' chemin en est d'venu
Minc' comme eun' couleuve.
Et moué qu'avais qu'li sous les cieux
Pour poser guibolle!...
L'chemin à tout l'mond', nom de Guieu !
C'est mon bien qu'on m'vole !...Z'ont semé du blé su l'terrain
Qu'i's r'tir'nt à ma route ;
Mais si j'leu's en d'mande un bout d'pain,
l's m'envoy'nt fair' foute !
Et c'est p't-êt' ben pour ça que j'voués,
A m'sur' que c'blé monte,
Les épis baisser l'nez d'vant moué
Comm' s'i's avaient honte !...O mon bieau p'tit ch'min gris et blanc
Su' l'dos d'qui que j'passe !
J'veux pus qu'on t'serr' comm' ça les flancs,
Car moué, j'veux d'l'espace !
Ousqu'est mes allumett's ?... A sont
Dans l'fond d'ma pann'tière...
Et j'f'rai ben r'culer vos mouéssons,
Ah! les mangeux d'terre !...Y avait dans l'temps un bieau grand ch'min,
- Cheminot, cheminot, chemine ! -
A c't'heur' n'est pas pus grand qu'ma main...
J'pourrais bien l'élargir, demain !
Gaston Couté (1880 - 1911)
Poème d'août 2002
Oh ! Vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
Ça lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps
Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir, il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "Elle a fait son devoir ! C'est-à-dire que oncque
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours, pour ces gens-là cela n'est point hideux.
Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.Ils n'ont aucun besoin de baisers sur les lèvres
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout coeur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans !
Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leurs désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un l'aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volailles comme vous.
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.
Jean Richepin
Poème de juillet 2002
Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne.
Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort.
Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur.
Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes.
Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche.
Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagner.
Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance.
Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire eux-mêmes.
Abraham LINCOLN (1809 - 1865)
(Déclaration au Congrés des Etats Unis d'Amérique en 1860).
Poème de juin 2002
Lorsque les pères s'habituent
à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent
plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent
devant leurs élèves
et préfèrent les flatter,
Lorsque, finalement, les jeunes
méprisent les lois
parce qu'ils ne reconnaissent plus,
au-dessus d'eux
l'autorité de rien et de personne,
alors,
c'est là, en toute beauté,
et en toute jeunesse,
le début de la Tyrannie.PLATON
Poème de mai 2002
Le Château des Chats.
CHAque automne dans le CHAteau
Les CHAts ronronnent
Et font le gris dos.
Un CHAt frissonne
Dans un CHAusson :
"Mets ton éCHArpe
et ton CHApeau"
dit la CHAtte à son CHAton.
"Quand on a froid à son minois
une éCHArpe et un CHApeau
CHA tiend CHAud !"
Poème transmis par Martin Dichamp
(Classe de CP de l'école de Puyricard - 13).
Poème d'avril 2002
Le relais.
En voyage, on s'arrête, on descends de voiture ;
puis entre deux maisons on passe à l'aventure,
des chevaux, de la route et des fouets étourdi,
l'il fatigué de voir et le corps engourdi.Et voici tout à coup, silencieuse et verte,
une vallée humide et de lilas couverte,
un ruisseau qui murmure entre les peupliers,
et la route et le bruit sont bien vite oubliés !On se couche dans l'herbe et l'on s'écoute vivre,
de l'odeur du foin vert à loisir on s'enivre,
et sans penser à rien on regarde les cieux
hélas ! une voix crie : " En voiture, Messieurs ! "Gérard de Nerval (1808 - 1855)
Poème de mars 2002
Danemark.
Malgré ses villes désertes aux rues bien nettoyées,
Malgré les façades propres des maisons bien espacées,
Malgré les couleurs ternes des paysages glacés,
Le Danemark nous a pris aux vents de ses marées.Il nous a pris le coeur,
Il nous a pris les yeux,
Nous berçant de chaleur
Sous de si grands cieux.Car l'on ne peut que soupirer
Quand le coeur est si oppressé
Sur une grève de sable humide
Que mordent des vagues avides.Nous arrivions là en petits conquérants
Ils nous regardèrent sans voir notre orgueil
Jamais nous n'avions rêvé tel accueil
Ni non plus d'adieux aussi déchirants.A la croisée des chemins d'eau
S'unissent deux peuples ancestraux.
Comme un cadeau le soleil luit...
Une dernière fois ils nous sourient.Des idées plein nos têtes
Demain nous rentrerons;
D'une semaine de fête
Les souvenirs garderons...http://www.adomonde.qc.ca/tourisme/danemar11.htmVOYAGE
Poème de février 2002
Les Jeunes Filles.
Les jeunes filles blanches dressent la tête comme des arbres en fleurs
Les jeunes filles noires s'en vont par les chemins
Rêveuses comme des flamants
Les jeunes filles blanches chantent
D'une voix calme comme la terre.
Comme des nuages s'ouvrent les bras des jeunes filles blanches
Commes des ailes se ferment les yeux des jeunes filles noires
Comme des cloches s'inclinent les anges
Comme des jouets se relèvent les anges
Car les étoiles du ciel forment une couronne
Et tous les fragments de cette mosaïque
La terre,
Se dressent et s'envolent comme des oiseaux.
Poème de Thomas Merton pour la Caridad del Cobre à Cuba
Poème de janvier 2002
Après la bataille...
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié,
Et qui disait : " A boire! à boire par pitié ! "
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : " Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de Maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: "Caramba ! "
Le coup passa si près, que le chapeau tomba,
Et que le cheval fit un écart en arrière.
"Donne-lui tout de même à boire", dit mon père.Victor Hugo
Poème de décembre 2001SOYEZ LE POETE DE VOTRE VIE.
Soyez le poète de votre vie.
Osez chaque jour mettre du bleu
dans votre regard,
de l'orange à vos doigts,
des rires dans votre ventre
et surtout, surtout
une tendresse renouvelée
à chacun de vos gestes,
une vivance au présent
dans tous vos élans.Jacques Salomé.
Poème de novembre 2001MON VOYAGE.
Avant de pouvoir partir,
Nous avions plein de désirs.
Maintenant qu'on doit revenir,
Nous sommes remplis de souvenirs.Pendant notre voyage,
Nous avons écrit plein de pages,
Emmagasiné de nombreuses images,
Pour se libérer de notre cage.En vivant dans notre société,
Nous avançons souvent les yeux fermés,
Pour se conformer à la normalité,
Qui nous a été dictée.Il nous faut du courage,
Pour partir malgré les commérages,
Pour découvrir d'autres rivages,
Reconnaître notre vrai visage.Lorsqu'on dévie du chemin,
On découvre un nouveau destin,
Accompagné de certains chagrins,
Mais grandi à chaque matin.À travers notre aventure,
Nous sommes devenus plus matures.
Il sera donc moins dure,
D'affronter notre futur.Lorsqu'on se connaît en profondeur,
Il ne fait plus peur,
De surmonter d'anciennes douleurs,
Pour rebâtir avec vigueur.Les regrets de mon passé,
Se sont maintenant transformés,
Car j'ai appris à les accepter,
Ils sont même devenus ma fierté.Je sais maintenant que ce que je fuyais,
Faisait parti de ce que j'étais.
Le passé doit servir à apprendre,
À vaincre les prochaines souffrances.Un voyage ouvre les yeux,
Sur un avenir heureux,
Car nous avons pris la décision,
De sortir de notre prison.Je peux maintenant apprécier,
Parfois même désirer,
Être capable de retrouver,
Mon passé délaissé.Maintenant je comprends la valeur,
Je peux ressentir la chaleur,
De cet énorme bonheur,
Que je vis dans mon coeur.Merci à ce beau voyage,
Pour ces nombreux apprentissages.
Je suis maintenant grandit,
À la vie je souris.http://www.geocities.com/Yosemite/Geyser/5954/reflexions/poeme.html
Poème d'octobre 2001
LE VOYAGE.
J'ai commencé un grand voyage
À travers l'éternité
Avec mon âme comme seul bagage.
J'accomplis ma destinée.J'ai perdu ma forme physique,
Pas mon identité.
Même si cela semble magique,
Je n'ai pas cessé de vous aimer.Je ne suis pas solitaire,
Ni perdu, ni délaissé,
J'ai simplement quitté la terre.
Une autre vie a commencé.Pour surmonter ce vide,
Laissez sortir vos sentiments,
Je sécherai vos visages humides
Car je serai toujours présent.
nanyr30@hotmail.com
Poème de septembre 2001
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Joachim DU BELLAY (1522-1560)
Poème d'août 2001
HIGH FLIGHT.
Oh! Je me suis libéré des maussades emprises de la Terre
Et dansé dans le ciel sur des ailes argentés
Vers le soleil, je suis monté ,
J'ai rejoint les cascades chaotiques de nuages
Tranchés de lumière
Et j'y ai vécu des moments dont vous n'avez jamais rêvé,
Rouler, planer et tourbillonner,
Si haut dans le silence solaire.
Suspendu, j'ai pourchassé le vent hurlant et lancé
Mon vaisseau aux travers de cavernes pleines d'un air infini.Haut, au plus haut, au long d'un délire de bleu brûlant
J'ai survolé les sommets balayés par le vent,
Dans une sérénité que nul alouette, nul aigle n'ont jamais vécu.
Puis, alors que mon esprit silencieux s'élevait
Au travers du sanctuaire inviolé de l'espace,
J'ai tendu la main, et caressé le visage de Dieu.
John G. MAGEE (1922-1941) abattu, à bord de son Spitfire, au-dessus des côtes Françaises, pendant la bataille d'Angleterre
Poème de juillet 2001
L'INVITATION AU VOYAGE.
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.Baudelaire.
Poème de juin 2001GENS DU VOYAGE.
"INTERDIT aux nomades"
Pourquoi pas
Interdit à la lune"Interdit aux nomades"
Mais les feuilles d'arbres amis
Se collent
Sur ces bornes de misère
Les portes de nature
S'ouvrent trois heures
Juste trois heures
Le jour devient bleu nuit
Et les visages de carton
À l'odeur de rance
N'ont de vrai
Que l'injusticeImpossible d'enraciner
Les fagots de bois
Qui ont touché mon épauleImpossible d'emprisonner
L'eau des sources
Qui a respiré sur mes hanchesImpossible de broyer
Les pavés insolents
Sous les pieds légendairesImpossible que le désert
Renie ses tribusLes nomades loin des mensonges tapageurs
Éclairent l'étoile du hasardLa fête foraine a un bon sens
La balançoire s'accroche à l'arbreLourd est l'invisible
Et les mots légers à crever
Sandra JAYAT
Poème de mai 2001
LE TEMPS PERDU
Devant la porte de l'usine
le travailleur soudain s'arrête
le beau temps l'a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il clignote de l'oeil
familièrement
Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c'est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron ?Jacques PREVERT (Paroles)
Poème d'avril 2001
LE VOYAGE DES SENTIMENTS
J'ai mis mes sentiments sur un immense bateau.
Je l'ai laissé partir au gré du vent.
Il est parti à la recherche des autres continents.
Sur l'océan de mes désirs.Mon immense bateau,
est devenu un minuscule radeau.
Tellement, il est petit,
tellement, il est fragile au temps.Lors de la tempête,
tout se mèle dans ma tête.
Les vagues de mes désirs frappent mon navire,
faisant tout pour que je chavire.Mais je m'accroche, je suis si proche,
encore quelques temps avant que la tempête s'achève.
Le ciel de mes tourments devient plus clément,
me laissant deviner un avenir plus charmant.Quand mes tourments sont partis
quand le ciel tourmenté fait place à un ciel azur.
Alors, je sais que mes sentiments,
ont repris leur place sur mon navire.Que le flot de mes désirs
coule et suit le cours de mes idéaux.
Que l'équillibre est revenu à nouveau
que la tristesse et l'amertume font place au plaisir.Souvent, mon navire s'est échoué,
souvent poussé par la tempête, il s'est brisé sur les rochers
faisant éclater les sanglots dans mon coeur,
faisant briser mes rêves, mes illusions,
mais jamais mes passions n'ont été aussi touchées.Quand la joie monte sur mon navire,
c'est comme une croisière, tout va bien, tous s'amusent.
Alors, il ne suffit que de prendre quelques moments de joie ici et là,et de les faire monter avec moi.J'amène toujours la passion, la compassion, la compréhension,
ils les faut pour mettre les sentiments à leur place.
Pour faire passer le rêve à la réalité,
pour ne pas que la vie nous étouffe, nous brise...Comme mon navire,
qui vogue toujours sur l'océan de mes désirs.
Bertrand DUPONT.
Poème de mars 2001
Idée Fixe.
Je suis instruit plus que vous
Mais pour vous je suis
un handicapé.Je travaille, vous êtes chômeur
Mais pour vous je suis
un handicapé.J'ai une femme une belle demeure
Mais pour vous je suis
un handicapé.Je suis peuplé de désirs
Je vibre aux soubresauts sauvages de ce monde
Vous êtes assoupis, télé, Ricard, Loto, tiercé
Mais pour vous je suis
un handicapé.Mes enfants sont un trésor qui embrase mes jours
Mais pour vous je suis
un handicapé.J'ai des amis qui m'aident à tenir la route
Et pour eux j'en fais tout autant
Vous êtes seul à me regarder passer
Mais pour vous je suis
un handicapé.Il y a des jours où je vous en veux d'être aussi aveugles
Mais surtout d'autres où je vous en plains
Car je vous sais souvent
Vous qui passez sans voir
Tellement plus handicapé que moi
Sans le savoir .
Michel AUVILLE
http://perso.wanadoo.fr/michel.auville/index.htm
Poème de février 2001
Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout ; voyageur
Il n'y a pas de chemin
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais plus
Tu ne fouleras
Voyageur ! Il n'y a pas de chemin
Rien que des sillages sur la mer
Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer.
Antonio MACHADO.
Poème de janvier 2001
Seigneur,
Donnez-moi le courage de changer ce que je peux changer,
La sérénité d'accepter ce que je ne peux changer,
Et la sagesse d'admettre qu'il en est ainsi.Mac Arthur
Poème de décembre 2000
Quand il revient de Compostelle
Le mari qui n'a point d'enfant
Pour peu qu'il soit resté longtemps
En trouve deux en arrivant
Ô grand saint Jacques, guérissez-moi !
....Ils revenaient de Compostelle,
Un sourd, un muet de compagnie
Le muet jasait comme une pie
Le sourd pensait : ô bon grand saint
Rebouche-moi les deux oreilles !
Ô grand saint Jacques, guérissez-moi !
Extrait d'une chanson espagnole : "Las gracias de Santiago" dans
"Priez pour nous à Compostelle" de Pierre BARRET et Jean-Noël GURGAND, édition Hachette Littérature.
Poème de novembre 2000
Chéri, tu ronfles
Moi j'aurai jamais cru
Que j'penserais au divorce
Mais l'idée m'est venue
Vers la fin d'la nuit d'noces
C'est pas que j'te déteste
Ou que j'veux t'voir mourir
C'est juste que tu m'agresses
Chaque fois qu'tu respires
Non c'est pas qu'tu m'écoeures
Ou que j'peux plus t'sentir
Mais essaie de dormir
Dans la pelle d'un tracteur
C'est pas qu't'es pas gentil
C'est qu't'as dû avaler
Lorsque t'étais petit
Un moteur de Harley
Chéri, tu ronfles
J't'ai donné des coups d'genou
J't'ai secoué, j't'ai r'tourné
J't'ai roué de coups d'pied
Ç'a rien changé du tout
Quand t'es près d'étouffer
Là je guette en silence
Presque en train d'espérer
Et puis " rrron " tu r'commences
J'me suis mis des bouchons
Et des bonnets d'grand-mère
Mais y'a tes vibrations
Mesurables sur " Richter "
J't'ai acheté toutes les marques
D'humidificateur
Pour calmer tes horreurs
D'amygdales qui claquent
Et puis j'ai bâillonné
Ta grosse face de limace
En osant prétexter
Que c'était un fantasme
Quand j'te pince les narines
Jusqu'à c'que ça fasse mal
C'est au tour des babines
De faire " ppff " comme un cheval
Y'aurait l'opération
Qui nous sauverait la vie
Mais monsieur l'étalon
A peur des bistouris
Pourrais-tu m'expliquer
Me confier ton secret
Dis, t'es-tu fait greffer
Entr'la gorge et le nez
Un broyeur à déchets ?
Lynda LEMAY (http://www.lyndalemay.com)
Poème d'octobre 2000
Sur les beaux coteaux de la Loire
De chaque côté d'Orléans
Et les terrains environnants,
C'est sur les fertiles territoires
Que depuis plus de mille ans,
A toujours été cultivée
La bonne vigne de Gris Meunier
Précieux héritage d'antan.Gris Meunier, couleurs rubis
A ta vue je souris,
Au bouquet et au goût agréable
Des gourmets c'est le vin de table.
Il entretient la bonne santé
Il engendre la gaîté
Il engage souvent à chanter
Lorsque l'on boit du Gris Meunier !Edouard PORCHé
Poème de septembre 2000
BATTANT CONTRE PERDANT
Le battant apporte toujours une solution
Le perdant pose toujours un problèmeLe battant a toujours un plan
Le perdant a toujours une excuseLe battant dit "je fais"
Le perdant dit "ce n'est pas mon affaire"Le battant voit une solution à chaque problème
Le perdant voit un problème à chaque solutionLe battant pense que c'est sans doute difficile , mais réalisable
Le perdant pense que c'est sans doute réalisable mais difficile.Auteur inconnu
Poème d'Août 2000
JAMAIS NE PERDS COURAGE.
Cours si tu ne peux voler.
Marche si tu ne peux courir.
Rampe si tu ne peux marcher,
mais jamais ne t'arrête
monte, jamais ne descends.Souris si tu ne peux rire.
Sois gai si tu ne peux sourire.
Content si tu ne peux être gai,
jamais ne perds courage
va toujours de l'avant.
Eugène Mattelaer.
Poème de Juillet 2000
De fourgon amenagé, en luxueuxe roulotte
nos cha qu'ils soient bleu, rouge ou pido
avec les défauts qu'ils n'ont point
à la halte quand la nuit tombe le cri de la hulotte
et les gobelets plastiques ou de cristal emplis d'apéro
arrosent les commentaires sur la route et les bons coins.Ici certains rigolent, d'autres poussent une colère
quand de gps, de tv, de toile à moustique
au long des messages on reflexionne
chacun à son tour dans l'arène se positionne
pardon pour les bas des dames que certains piquent
mais de cette liberté de dire ne soyons pas amer.Un internaute, passant par là, pose son problème
et dix e-mails plein de solutions l'éclairent
un voyage à préparer, un conseil, une invitation
un internaute, dans un petit matin blème,
sur son piano lui donnera la bouffée d'air
les renseignement si convoités sur sa destination.Alors on s'ennuie sur ce forum
on est silencieux, face au ruban rouge
au badge, au signe de reconnaissance
comment voulez vous qu'à Rome
à la halte, on se rencontre si rien ne bouge
et personne aujourd'hui ou demain se lance.Mon pays c'est Poitou Charente,
transition entre l'Anjou et le Bordelais
pays des huîtres, des lumas, des melons,
les filles de La Rochelle on les chante.
Poitiers c'est la capital s'il vous plait
de gourmandise il y a le macaron.Du futuroscope et des églises romanes
vous ne serez pas déçus
vos roulottes ne tomberont pas en panne
quand les îles, elles, auront vu.Bernard MAILLE.
Poème de juin 2000POUR TOI MON AMOUR
Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi
mon amourJe suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi
mon amourJe suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi
mon amourEt puis je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
mais je ne t'ai pas trouvée
mon amourJacques PREVERT
Paroles
Poème de mai 2000
STANCE A UN CAMBRIOLEUR.
Prince des monte-en-l'air et de la cambriole,
Toi qui eus le bon goût de choisir ma maison
Cependant que je colportais mes gaudrioles
En ton honneur j'ai compose cette chanson.Sache que j'apprécie à sa valeur le geste
Qui te fit bien fermer la porte en repartant
De peur que des rôdeurs n'emportassent le reste
Des voleurs comme il faut c'est rare de ce temps.Tu ne m'as dérobé que le strict nécessaire,
Délaissant dédaigneux l'exécrable portrait
Que l'on m'avait offert à mon anniversaire
Quel bon critique d'art mon salaud tu ferais !Autre signe indiquant toute absence de tare,
Respectueux du brave travailleur tu n'as
Pas cru décent de me priver de ma guitare,
Solidarité sainte de l'artisanat.Pour toutes ces raisons vois-tu, je te pardonne
Sans arrière pensée après mûr examen
Ce que tu m'as volé, mon vieux, je te le donne,
Ca pouvait pas tomber en de meilleures mains.D'ailleurs moi qui te parle, avec mes chansonnettes,
Si je n'avais pas dû rencontrer le succès,
J'aurais tout comme toi, pu virer malhonnête,
Je serais devenu ton complice, qui sait ?En vendant ton butin, prends garde au marchandage,
Ne vas pas tout lâcher en solde aux receleurs,
Tiens leur la dragée haute en évoquant l'adage
Qui dit que ces gens-là sont pis que les voleurs.Fort de ce que je n'ai pas sonné les gendarmes,
Ne te crois pas du tout tenu de revenir,
Ta moindre récidive abolirait le charme,
Laisse moi je t'en pri', sur un bon souvenir.Monte-en-l'air mon ami, que mon bien te profite,
Que Mercure te préserve de la prison,
Et pas trop de remords, d'ailleurs nous sommes quittes,
Après tout ne te dois-je pas une chanson ?Post-Scriptum, si le vol est l'art que tu préfères,
Ta seule vocation, ton unique talent,
Prends donc pignon sur ru', mets-toi dans les affaires,
Et tu auras les flics même comme chalands.Georges BRASSENS
Poème d'avril 2000
Le lecteur, jamais tu n'oublieras
L'administrateur, tu n'agresseras
La prudence dans tes écrits, tu emploieras
Brièvement, tu écriras
Des titres clairs, tu choisiras
A l'audience toujours, tu penseras
Une seule fois ton message, tu posteras
Par mail, le plus souvent, tu répondras
Un résumé, tu posteras
L'en-tête, tu vérifieras
Le droit d'auteur, tu respecteras
Les références, tu citeras
Les remontrances orthographiques, tu éviteras
La signature, tu n'exagéreras pas
La longueur des lignes, tu limiteras
Les caractères de contrôle, tu éviteras
A tes annonces publicitaires, tu résisteras.Gilles RECH.
(Source : CNRS & Universités - L'Internet professionnel, Témoignages, expériences, conseils pratiques de la communauté enseignement & recherche, CNRS Editions, ISBN : 2-271-05256)
Poème de mars 2000
Prends ton temps pour travailler,
C'est le prix du succès.Prends ton temps pour réfléchir,
C'est la source de la force.Prends ton temps pour jouer,
C'est le secret de la jeunesse.Prends ton temps pour lire,
C'est la base du savoir.Prends ton temps pour être amical,
C'est la porte du bonheur.Prends ton temps pour rêver,
C'est le chemin qui mène aux étoiles.Prends ton temps pour aimer,
C'est la joie de vivre.Prends ton temps pour être content,
C'est la musique de l'âme !Auteur inconnu.
Poème de Février 2000LES BELLES FAMILLES
Louis I
Louis II
Louis III
Louis IV
Louis V
Louis VI
Louis VII
Louis VIII
Louis IX
Louis X (dit le Hutin)
Luois XI
Louis XII
Louis XIII
Louis XIV
Louis XV
Louis XVI
Louis XVIII
et plus personne plus rien...
qu'est-ce que c'est que ces gens là
qui ne sont pas foutus
de compter jusqu'à vingt ?Jacques PREVERT
Paroles
Poème de Janvier 2000
Je collabore,
Tu collabores,
Il collabore,
Nous collaborons,
Vous collaborez,
Ils profitent.
Poème soixante-huitard
affiché dans la cuisine de
Arlette LAGUILLER.
Poème de Décembre 1999LE BONHEUR EN CE MONDE.
Avoir une maison commode, propre et belle,
Un jardin tapissé despaliers odorants,
Des fruits, dexcellents vins, peu de train, peu denfants,
Posséder seul, sans bruit, une femme fidèle,Navoir dette, amour, ni procès ni querelles,
Ni de partages à faire avec ses parents,
Se contenter de peu, navoir rien de grand,
Régler tous ses desseins sur un juste modèle,Vivre avec franchise et sans ambition,
Sadonner sans scrupule à la dévotion,
Dompter ses passions, les rendre obéissantesConserver lesprit libre et le jugement fort,
Dire son chapelet en cultivant les plantes,
Cest attendre chez soi bien doucement la mort.
Christophe PLANTIN (1510 - 1589)
Poème de Novembre 1999
LAME DU VIN
Un soir, lâme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner lâme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,Car jéprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier dun homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et lespoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;Jallumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
Lhuile qui raffermit les muscles des lutteurs. »
BAUDELAIRE.
Poème de novembre 1999
Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n'ai rien dit.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n'ai rien dit.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n'ai rien dit.
Quand ils sont venus me prendre,
Il n'y avait plus personne pour me défendre.
Pasteur NIEMOLLER
Dachau 1942
Poème d'octobre 1999
Ton Christ est juif.
Ta voiture est japonaise.
Ta pizza est italienne,
et ton couscous algérien.
Ta démocratie est grecque.
Ton café est brésilien.
Ta montre est suisse.
Ta chemise est indienne.
Ta radio est coréenne.
Tes vacances sont turques,
tunisiennes ou marocaines.
Tes chiffres sont arabes.
Ton écriture est latine.
Et tu reproches à ton voisin
d'être un étranger !
Auteur inconnu