En ce week-end ensoleillé d'octobre 2001, nous visitons la "Ferme du Champ", à Saint-Régis-du-Coin, dans le Parc Naturel Régional du Pilat, en Loire (42).
L'exploitation agricole est une chèvrerie. Elle s'étend sur 15 hectares de terres labourables et 17 hectares de pâturages.
Les propriétaires exploitants, Philippe et Cécile HEITZ, originaires de Franche-Comté, sont venus s'installés dans le Pilat en 1990.
Philippe était auparavant vétérinaire.
Le troupeau est composé d'une centaine de chèvres (dont 4 marron), d'une trentaine de chevreaux et de deux boucs.
Un tel troupeau permet de produire 80 000 litres de lait par an.
Les chèvres sont toujours très curieuses et souvent câlines. Celles-ci sont toute blanche, comme celle de Monsieur SEGUIN !
Cependant elles craignent les coups de soleil, aussi Philippe HEITZ introduit-il maintenant des chèvres marron dans son troupeau.
Tout le bâtiment d'exploitation de la ferme a été construit par Philippe avec une technique importée du Canada : le "bois cordé" qui est une technique de contruction très particulière.
L'étable parait tout à fait ordinaire ; cependant l'agencement a été particulièrement étudié par son propriétaire-architecte-constructeur.
Ainsi, sur le mur du fond, on peut voir une demi-porte par laquelle les chèvres entrent pour la traite, alors que la demi-porte de droite est destinée à la sortie.
Avec une centaine de pensionnaires, mieux vaut être très organisé...
Le troupeau rentre à l'étable pour la traite.
Les chèvres paraissent dociles et disciplinées, le chien réalise un excellent travail après deux ans de dressage.
Les chèvres retrouvent leurs marques après une journée ensoleillée passée dans un pré.
Certaines d'entre elles ont très soif et montent sur la balustrade afin de mieux s'abreuver.
Les chatons observent les manoeuvres du haut de leur grenier.
L'heure du bol de lait approche !
Les chèvres ont maintenant été regroupées dans l'enclos de l'étable afin d'aller à la traite...
Les places sont chères pour avoir sa poignée d'avoine !
Et voici l'entrée des artistes !
Les chèvres montent, dix par dix, sur la rampe du quai de traite.
Cinq d'entre elles passent sur le "pont levis" au premier plan de la photo afin que l'exploitant se trouve entre les deux rangées.
Les chèvres sont des animaux très accrobatiques.
Elles viennent se placer à la queue leu leu sans broncher et plongent immédiatement la tête dans leur auge pour manger une poignée d'orge.
Et alors qu'elles dégustent leur nourriture, le lait est aspiré par la trayeuse...
C'est du donnant - donnant !
Les premières entrées seront les premières sorties, par la demi-porte, juste devant vous !
Il n'y a pas de demi-tour à effectuer.
Les spectateurs sont assis confortablement sur un banc, devant la scène !
Juste derrière eux, Cécile HEITZ travaille le fromage frais.
Le fromage est préparé ici, tous les jours de la semaine,
9 mois par an !
Puis les fromages sont affinés en chambre froide...avant d'être vendus.
Mais revenons-en au bâtiment de la chèvrerie. La technique utilisée (bois cordé) pour les murs porteurs, consiste à empiler des bûches de chauffage sèches, écorcées et refendues, assemblées avec du mortier. Un vide, au centre du mur d'une quarantaine de cm d'épaisseur, peut être garni d'un isolant en vrac pour éviter les courants d'air.
Le mortier est composé de 5/12 de sable, 4/12 de sciure, 2/12 de ciment et de 1/12 de chaux.
La technique du bois cordé est tout à fait adaptée à l'auto-construction car elle permet à un homme seul de monter un mur. De plus cette technique est très isolante et d'un coût de revient des matériaux très faible. Seule la main d'oeuvre est importante.
Les autres murs de la chèvrerie (au nord) sont composés de bottes de paille (formées à la botteleuse) d'une épaisseur de 40 à 45 cm, empilées entre les éléments porteurs de la structure. Les bottes sont ensuite recouvertes d'un crépis sur les deux faces.
Reconnaissez-vous ici, parmi les rondins, une tête de clown, avec son chapeau pointu, ses sourcils, yeux, nez et bouche ?
Cette technique de construction n'est pas du tout évidente à mettre en oeuvre. Remarquez la technique d'arrêt de mur...
A côté de l'exploitation, une grange de construction tout à fait traditionnelle, dans le style du Pilat...
Philippe HEITZ tient à la conserver intacte, et nous le comprenons.
Bien sûr, mais j'ai oublié de vous le dire, ces fromages sont excellents !
Le samedi matin, Philippe HEITZ vend sa production sur le marché de La Talaudière, dans la proche banlieue de St-Etienne, et le dimanche matin vous le trouverez sur le marché de Saint-Genest-Malifaux.
Venez le retrouver sur la marché en cliquant ici
